Un drone pour suivre ses cultures fourragères
Pour suivre la pousse de ses prairies, quoi de mieux que de prendre de la hauteur avec un drone.
C’est ce que teste la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique. «Le drone filme les cultures. En faisant le lien entre la réflectance et des indicateurs agronomiques, ses images donnent des indications sur le potentiel fourrager, les besoins en engrais, les zones à faire pâturer, les autres à débrayer», explique David Leduc.
Prochaine étape, connecter directement les informations collectées par le drone et l’outil «mesp@rcelles». «En fonction du potentiel fourrager de l’année précédente, l’épandeur adaptera automatiquement la fertilisation», anticipe David Leduc. Le drone est un investissement possible en commun qui trouve sa rentabilité par l’optimisation des apports d’engrais et de la gestion du stock fourrager.
Un tank à lait connecté
Avec Octopus, «un cerveau et beaucoup de bras»,
Adventiel, société qui propose des solutions digitales en élevage, a franchi un pas dans l’élevage connecté en reliant non seulement différents capteurs mais aussi en les faisant communiquer avec l’ensemble des intervenants de l’élevage. Ainsi, avec Octopus laiterie, un capteur de température est installé sur le tank à lait pour garantir la chaîne du froid. En cas d’anomalie de refroidissement, le capteur envoie une alerte à l’éleveur mais aussi au technicien de la laiterie, qui pourra intervenir au plus vite.
Un suivi en trois dimensions de l’état corporel
Connaître l’état corporel de ses vaches permet d’ajuster l’alimentation, de prévenir les troubles de la reproduction. Dans un grand troupeau, le suivi individuel se complique.
Une caméra, mise au point par Delaval, permet d’évaluer cet état corporel à partir d’une image en 3D. A Trévarez, une ferme expérimentale des chambres d’agriculture de Bretagne, les vaches passent sous cette caméra à la sortie du robot de traite. « Nous sommes en phase de test, prévient Estelle Cloet, ingénieur au pôle Herbivores, pour corréler les données de la caméra avec nos propres mesures, réalisées une fois par mois. » Si la caméra permet le suivi d’un grand troupeau sans manipulation des animaux, il reste à voir si les gains d’un bon état corporel (réduction de l’intervalle vêlage-vêlage, baisse des troubles métaboliques) sont suffisants pour amortir les 5 à 10 000 € d’installation.
Des lunettes connectées
Depuis deux ans, Adventiel teste les lunettes intelligentes, qui renferment autant de technologie qu’un smartphone « mais sans avoir besoin de ses mains » car les informations sont projetées pour être visibles d’un seul coup d’œil et les commandes sont vocales. Ici, fiche de notation de l’animal qui apparaît directement sur les lunettes connectées de l’éleveur.
Analyser la qualité du lait en temps réel
Eilyps teste un analyseur de poche qui estime en 43 secondes le taux cellulaire.
Venu du Canada, RT10 Dairy Quality est un petit boitier qui s’installe au dos d’un Iphone. «C’est utile pour vérifier l’état d’une vache avant/après traitement ou piloter la santé de quelques vaches à problème», estime Eric Guéméné, chef de projet à Eilyps. Reste le coût : celui de l’Iphone plus les 500 euros de l’analyseur et les 1,5 euro de chaque bandelette-test. «Avec son développement en France, les coûts devraient baisser et de nouvelles fonctions vont arriver, comme pour identifier précisément les germes, envisage Eric Guéméné. Ça ne sera pas un test de routine mais un moyen de suivre les vaches à problème et d’éviter des pénalités sur la qualité du lait.»
Planification automatisée du travail
Le constructeur de matériels de traite DeLaval a mis au point un logiciel appelé DelPro™ qui surveille, enregistre et analyse les données provenant des différents équipements Delaval de l’exploitation.
L’outil a été conçu pour faciliter la prise de décision en matière de gestion du troupeau et des hommes qui interviennent dans l’élevage, en intégrant un calendrier de gestion du travail. «Le logiciel permet de renseigner les actions à effectuer par les salariés ou les associés, comme les traitements à ne pas oublier ou encore les taches redondantes comme le curage des animaux. Il aide aussi à la planification des visites des intervenants extérieurs participant au suivi d’élevage. Qu’il s’agisse d’échographie, de synchronisation des chaleurs ou encore de nettoyage de la nurserie», explique le constructeur. Contrairement aux élevages laitiers de moins de 100 vaches où l’agriculteur va gérer essentiellement les animaux, dans les élevages de plus de 150 vaches, il faut gérer aussi les hommes…
Parue en septembre 2016,
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Au sommaire : le cru 2016 des Sommets d’Or, un dossier sur les élevages connectés, sans oublier les outils nécessaires à plus d’autonomie.