Les agriculteurs de l’Est sont parus quelque peu étonnés par cette forme de coopération de proximité au sein des cuma françaises où l’on co-décide l’achat de matériels destinés à être utilisés en commun. Chaque adhérent gardant une part prééminente de responsabilité dans la conduite et l’entretien des matériels.
De profondes différences
Les échanges amorcés entre agriculteurs français et ukrainiens ont permis aussi de toucher du doigt les profondes différences qui séparent les deux agricultures. Tant du point de vue de la conduite culturale (rendement, fertilisation, …), que de la politique foncière. Les exploitations des agriculteurs rencontrés sont généralement de grande taille (de 400 à plus de 1000 ha). Elles regroupent une kyrielle de petits propriétaires avec des baux ruraux de 2–3 ans. Dans ces vastes structures, la main d’œuvre agricole ukrainienne est abondante. Il s’agit d’ouvriers agricoles en majorité peu formés et peu rémunérés aussi … La fiscalité et les soutiens publics (accès aux prêts et aux subventions) diffèrent également . Malgré la levée du rideau de fer qui nous séparait autrefois des pays d’Europe Centrale, il semble bien que la lourdeur administrative pèse encore sur l’efficacité de l’agriculture Ukrainienne. Au final, malgré les obstacles de la langue, chacun a pu trouver lors de cette rencontre des éléments de compréhension des systèmes de production agricoles mis en œuvre.