Vendanges sereines avec le Club des Cinq

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Vendanges sereines avec le Club des Cinq

Le groupe des Cinq : aux côtés de Robert Perrin,le président, Gérald, Michel et Rémi (Guy était absent).

Une plongée en plein cœur du Mâconnais, à la rencontre du groupe historique de la section vendange de la cuma de la Croix-Blanche. Cinq viticulteurs unis comme les cinq doigts de la main.

A cause des grosses chaleurs de fin août, ils ont tous vendangé de 22 h à 2-3 h du matin, trois nuits durant. Puis la température a assez baissé pour continuer de jour. Une adaptation déjà expérimentée avec succès en 2003. Depuis 1988, ces viticulteurs du sud Bourgogne vendangent ensemble : Robert Perrin, le président, Gérald Trelat, Rémi Mauguin, Guy Desrayaud, et Michel Barraud qui est aussi président de la cave.
S’ils revendiquent leur appartenance à la Cave des Vignerons des Terres Secrètes, ils n’ont aucune cachotterie les uns pour les autres. L’exemple vient de loin : « Tu te souviens ? Mon père et ton grand-père s’entraidaient déjà, interpelle l’un d’eux. En 1963, ils achetaient leur premier enjambeur. »

Performance

Pour la récolte, qui dure entre 10 et 15 jours, « on fait un tout ». Sans s’occuper de la propriété des parcelles. Ils avancent comme un seul homme, par secteur, du raisin le plus mûr au moins mûr. Tous les deux ou trois soirs, ils parcourent les vignes avec la technicienne de la cave qui leur propose un planning.
Au lieu d’avoir deux engins par exploitation, soit dix enjambeurs, ils en comptent cinq en commun, qui tournent à plein. Ensemble, ils ont du matériel plus pointu, et polyvalent. Le vignoble de Bourgogne est planté très serré comme celui du Beaujolais, de Champagne et de Chablis, soit 20% du vignoble français. Il faut compter 1,20 m entre les rangs contre 2,50 m partout ailleurs. Résultat, le matériel adapté est très cher : « Trois fois plus que dans le sud de la France, par exemple, pour un tracteur vigneron ! » Chacun apporte son tracteur et sa remorque. Mais le GNR est acheté par la cuma qui s’est équipée en cuves. Idem pour les huiles et lubrifiants. « Alors qu’un entrepreneur facturerait 1000 €/ha, juste pour vendanger, sans même inclure le transport du raisin, nous arrivons à un coût de revient total de 1125 €/ha, tout compris. »

Un groupe d’échange

Ces cinq viticulteurs sont polyvalents : « Nous travaillons aussi bien dans les vignes que sur le tracteur. » Mais ce qui les définit le mieux c’est leur fonctionnement en groupe d’échange : « Le travail de groupe est une culture ; il faut savoir travailler ensemble et en avoir envie. Il y a des avantages qui ne se voient pas : on se rassure là où on aurait tendance à se faire peur tout seul. L’un dit, j’essaie ça, l’autre, et moi ça, les avis se croisent. On s’interroge : quand est-ce qu’on traite? Cela nous rend aussi moins dépendants du technicien. » Difficile pour eux d’imaginer qu’il pourrait en être autrement : « Nous vivons les vendanges de façon beaucoup plus sereine que si nous étions tout seuls. » Le temps de présence semble à peu près équitable par rapport au nombre d’adhérents et aux surfaces. « Nous opérons à la louche. S’il y en a un qui fait un peu plus une année, ce sera un autre l’année d’après ! » En hiver, les adhérents sont plus solitaires pour les travaux de taille, ils se retrouvent pour traiter par secteur. Le groupe formalise peu par écrit : « On garde le contact en permanence, on échange au moins une fois par semaine. »

La fin de l’amortissement approche pour les deux ensembles de tracteurs avec machine à vendanger, pulvérisateur et rogneuse. Le prochain investissement sera l’amélioration et la mise aux normes de la station de lavage. En attendant, le club des cinq refait souvent le monde à la fin des journées de travail.

Par Gwénaëlle Lavalette


 

Cuma La Croix Blanche à Milly Lamartine (71)

HS VITI Xblancheenjambeur_1

Prix de revient en cuma : 1125€/ha/an tout compris.

  • Création en 1978, première machine à vendanger en 1988
  • 28 adhérents dont le tiers à 100% en viti et deux tiers en polyculture et viti
  • 80 ha de vignes plantées à 1,20 m, récoltés à la machine
  • 35 matériels dont 3 autoporteurs multi fonctions, 3 double rogneuses, 3 appareils de traitement, 2 tondeuses montées sur enjambeur, des cuves à gasoil, 1 bétonneuse, et du petit matériel
  • Prix de revient en cuma : 1125€/ha/an tout compris
  • Porteurs multifonction de 180 ch, double rogneuse et matériel de pulvérisation : 630 €/ha
  • Têtes de récolte : 380 €/ha
  • Machines à vendanger et traitement, y compris réparation, graissage, fuel, assurance, gasoil : 115 €/an
Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer