Le réseau des Caves coopératives se réorganise et « les adhérents sont amenés à se déplacer de plus en plus entre les parcelles et la cave », analyse Elodie Biringer, conseillère en prévention des risques professionnels du service santé sécurité au travail de la MSA Grand Sud, présente ce jour-là aux côtés de Jessica Toledo, infirmière en santé au travail.
De plus, ajoute Emmanuel Colin, animateur agroéquipement au sein de la fédération des cuma Méditerranée, « les viticulteurs vendangent de plus en plus de nuit, pour préserver la qualité du raisin. Le matériel doit donc être impeccable au niveau de la signalisation. »
Prévention et dépistage
« Nous organisons donc un diagnostic des éléments de signalisation et de freinage des tracteurs et remorques avec le réseau cuma », explique Elodie Biringer. « Et dans le même temps, la MSA propose un diagnostic auditif et visuel pour les salariés ou exploitants qui viennent amener à la cave. Nous nous positionnons sur le quai de réception, pour être au plus près des adhérents qui apportent. Il ne s’agit pas de contrôle, mais de dépistages proposés sur la base du volontariat », explique-t-elle
La MSA Grand Sud propose cette action depuis une dizaine d’années auprès de 5 ou 6 caves volontaires par an. Et, dans cette cave, un beau matin de septembre, les viticulteurs et les salariés s’y prêtent de bonne grâce.
« Dans ce secteur, le matériel est en excellent état et les tracteurs ont pour la plupart moins de 5 ans », apprécie Emmanuel Colin. Cela dépend bien entendu de la zone, des revenus des exploitants, en lien direct avec les cours et les prix versés par la cave, souligne-t-il. Le parc de bennes se renouvelle aussi en ce moment, analyse le spécialiste de l’agroéquipement. Davantage de distance entre parcelles et cave implique un accroissement des capacités, qui, de 4,5 à 5 tonnes, tendent aujourd’hui davantage vers les 6 ou 7 tonnes.
Santé : des points de vigilance pour les viticulteurs… et les salariés
Côté prévention, Jessica Toledo, infirmière en santé au travail, remet aux exploitants et salariés volontaires un kit contenant de la documentation sur la conduite de tracteur, les effets des vibrations sur le corps et toute la réglementation sur les obligations de conduites, un jeu de bandes rétro-réfléchissantes et un disque de limitation de vitesse à 25 km/h.
Elle procède également aux dépistages d’éventuelles anomalies auditives, visuelles et à la vérification de la tension artérielle.
« Les salariés ont accès à la Médecine du travail, ils rencontrent des professionnels de santé régulièrement car c’est la loi, même si une petite vérification lors des vendanges peut s’avérer utile, explique-t-elle. En revanche, ce n’est pas le cas de exploitants agricoles. Notre présence, aujourd’hui, est une façon de leur apporter le diagnostic que l’on fait habituellement aux salariés. On les sensibilise aussi pour eux-mêmes. Une partie des viticulteurs n’a aucun suivi en termes de santé, et se montre même un peu réfractaire », explique-t-elle.
Les anomalies les plus souvent détectées concernent les baisses d’audition. L’infirmière et la conseillère orientent salarié ou exploitant dans ce cas, comme en cas de diminution de l’acuité visuelle ou de tension anormale, vers un professionnel de santé.
Dans tous les cas, « ces facteurs peuvent affecter la conduite d’engins, détaille Elodie Biringer. Il est important que les chauffeurs aient une vision correcte des chemins, des vignes, des ornières. »
« Pour l’audition, c’est la même chose : c’est important de pouvoir être alerté par les bruit environnants, que ce soit de la défectuosité du matériel, ou bien de la co-activité, le fait qu’il y ait d’autres engins qui circulent à proximité. Ce dépistage est fait pour rester alerte, en pleine possession de ses moyens, pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions. »
Signalisation des tracteurs viticoles et bennes : ça s’améliore !
Emmanuel Colin, lors de ces séquences, vérifie une trentaine de points sur les tracteurs et les bennes des volontaires.
« Sur la signalisation, ça s’améliore beaucoup », constate-t-il. Le parc matériel se renouvelle, même si cela varie beaucoup d’un secteur à l’autre. « Et les contrôles sont aussi plus fréquents. »
Il note toutefois un point d’amélioration –non obligatoire– : « Le frein de rupture de la remorque n’est jamais attelé au tracteur », note le conseiller en agroéquipement. Un dispositif de sécurité qui peut s’avérer utile.
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