Cuma de la Vallée de la Joigne : une belle mécanique en rodage

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Cuma de la Vallée de la Joigne : une belle mécanique en rodage

En ouvrant notamment un service de mécanique agricole, la cuma comble un manque sur son territoire et renforce son dynamisme.

Un camion d'intervention, complémentaire de l'atelier, compte parmi ses derniers investissements. La cuma de la Vallée de la Joigne, au cœur de la Manche, a construit une offre de services qui rencontre un franc succès.

Tout a augmenté à la cuma de la Vallée de la Joigne : les surfaces de bâtiments, avec désormais un deuxième hangar de stockage qui se dresse sur un site aménagé depuis 2018 ; l’effectif salarié ; les tracteurs qui composent le parc, au nombre de cinq aujourd’hui… Et bien entendu, le chiffre d’affaires : les 600 000 € du dernier exercice sont bien loin des 80 000 €, à peine, de 2015. Jusqu’à l’intérêt que suscite la cuma auprès des adhérents, également plus nombreux. Le président Sylvain Lebehot justifie la mise en place d’une offre en prestation complète : « Le lait est une production contraignante en termes d’astreinte. Quand les salariés de la cuma interviennent, ils connaissent le matériel. Et ils font ça toute la journée. C’est efficace. » Il juge la pertinence de la stratégie avec un indicateur : « Les chauffeurs font des heures, c’est donc qu’il y a de la demande. »Un constat parallèle soutient la branche ‘réparations et entretien du matériel agricole’, elle aussi toujours en croissance. Si les mécaniciens disposaient déjà de leur atelier, la cuma se dote maintenant d’un fourgon d’intervention. « L’idée est qu’il serve vraiment pour les dépannages, précise Frédéric Lavalou (FCNO). Le principal de l’activité devrait rester au niveau du bâtiment. » Car la valeur ajoutée d’un mécanicien spécialisé, et la cuma en emploie deux, est plus à l’atelier que sur la route.

Les 4 sentiments de Sylvain Lebehot, président de la Vallée de la Joigne

  • Le meilleur souvenir : c’est d’avoir créé la cuma en 1991
  • Le pire souvenir : simplement une période dans les années 2000 où la structure stagnait un peu. Ça a généré du questionnement, qui finalement, a relancé un dynamisme.
  • Le truc qui le rend fou ? Il y a bien des tracas ou des contrariétés, mais rien qui mérite de tourner fou.
  • Pourquoi ça marche ? Le dynamisme actuel est motivant d’une part. Ensuite si les activités en prestation et celles de l’atelier mécanique fonctionnent, c’est parce qu’il y a de la compétence dans l’équipe sur ces métiers.

L’avis du coach

Nathalie Pignerol

Nathalie Pignerol, conseillère cuma et emploi à la fédération des cuma Normandie Ouest.

« Tous les voyants sont au vert dans cette cuma dont la croissance fulgurante est un bel exemple. Elle est devenue particulièrement attractive vis-à-vis des agriculteurs, comme des conducteurs ou des mécaniciens. Le point de vigilance pour ce groupe est que son activité repose sur un nombre relativement restreint d’adhérents. Surtout, il est important qu’il se pose sur un projet politique et un fonctionnement adaptés à sa nouvelle dimension. C’est d’ailleurs l’objet d’un Dinacuma dans lequel il est engagé. » Nathalie Pignerol, conseillère cuma et emploi à la fédération des cuma Normandie Ouest.

 

Cuma de la Vallée de la Joigne (Canisy, Manche)

  • Nombre d’adhérents : 35
  • Chiffre d’affaires : 600 000 €
  • Nombre total de matériels : 80

Principales activités (et chiffre d’affaires annuel)

  • Semis 50 000 €
  • Moisson 45 000 €
  • Lisier 30 000 €

Cuma Vallee de la Joigne

De g. à drte : Sylvain Lebehot (président), Guillaume Tirel (trésorier), Aurélien Lorant (mécanicien), Jean-Charles Bottin (adhérent), Basile Requier (mécanicien) et Camille Hebert (chauffeur mécanicien).

Fonctionnement

  • Type d’exploitations : Élevages laitiers avec des cultures annuelles (¾ mais et ¼ céréales)
  • Bâtiments : Rangement du matériel + un atelier
  • Gestion – comptabilité : Une facturation et régulation en fin d’année, après onze acomptes en prélèvement automatique basés sur le chiffre d’affaires de l’année précédente
  • Engagement : Capital social basé sur le chiffre d’affaires de l’année précédente. Les nouveaux entrants le constituent sur 5 ans après une première année d’essai
  • Réunions du conseil d’administration : 4 par an pour les 7 administrateurs. Les 4 membres du bureau se réunissent 1 fois par mois
  • Participation à la dernière assemblée générale : 80 % des exploitations sont représentées
  • Réunion hebdomadaire de planning : Non
  • Réservation des matériels et prestations : Appel téléphonique soit au chauffeur salarié pour les matériels et chantiers, soit au mécanicien pour les travaux de mécanique
  • Utilisation de messagerie instantanée : Groupe WhatsApp pour les administrateurs
  • Emplois : 2 chauffeurs mécaniciens + 2 mécaniciens + 1 secrétaire (20 h/mois)

Pourquoi Entraid a choisi cette cuma

Auparavant, très représentative de la moyenne, la cuma de la Vallée de la Joigne a connu une croissance inédite. En développant un service cohérent pour son territoire, elle en est devenue un atout majeur. Dans le cadre d’un Mécaécole, c’est là que le réseau cuma a montré à 700 jeunes ce que sont ces coopératives.

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer