Le confinement aura convaincu des collectifs agricoles d’utiliser plus d’outils numériques dans leur quotidien. Avec onze agriculteurs (plus vingt-cinq animateurs) concernés par l’agriculture de groupe, une enquête (voir encadré) a creusé la question de l’évolution des usages agricoles des outils numériques depuis mars 2020. Sur les onze, neuf souhaitent continuer à utiliser ces outils, en les intégrant dans de nouvelles habitudes de coopération.
Usages agricoles des outils numériques : la communication numérique, un peu mais pas trop non plus !
La visioconférence a vraiment explosé pendant le confinement. Pour l’avenir, les agriculteurs interrogés ne sont pas fermés à continuer ces réunions à distance. A mobilisation égale, ils y gagnent en efficacité. La réduction du nombre de trajets (qui peut être assez important selon les groupes) est emblématique. Toutefois, la réunion en visioconférence doit rester très ponctuelle. Le numérique ne doit pas remplacer les activités en présentiel. Il doit les compléter.
Pour aller plus loin, certains agriculteurs enquêtés ont également découvert les outils d’échanges instantanés (de type WhatsApp, Amiculteurs…). C’est également un format qui a séduit plus de la moitié des utilisateurs, toujours en complément des réunions en présentiel.
Des freins à prendre en compte pour une utilisation optimale et appréciée
Toutefois, pour une intégration réussie de ces outils dans les pratiques habituelles de coopération, certains freins sont à prendre en compte. Organiser une réunion à distance demande une adaptation du contenu et de l’animation. Il faut par exemple prévoir des formats plus courts, ne pas oublier les temps de pause… Surtout, le risque majeur est de perdre le contact humain. Or ce dernier est une dimension qui motive les agriculteurs impliqués dans ces collectifs. 2020 a mis en exergue un fait: Les réunions n’apportent pas que du contenu technique. Elles permettent aussi de se retrouver entre pairs dans des moments de convivialité et de partage.
De plus, certaines limites logistiques existent et doivent être anticipées lors de l’organisation de ces échanges 2.0. Il y a déjà les questions de matériel : équipement informatique et bande passante suffisante, créations de compte ou installation de logiciels et applications… Il y a d’autre part le facteur humain: certains outils nécessitent un temps de prise en main non négligeable. Au-delà du constat, l’enquête observe aussi des solutions efficaces pour lever ses freins et ainsi s’emparer de ces outils de façon optimale. Testées et approuvées à l’ère des confinements, elles sont à retrouver au prochain épisode, disponible à partir du 18 mars.
Une enquête dans le cadre du Casdar Co-Agil Cette enquête a été réalisée dans le cadre du projet Casdar “Co-Agil : Vers des collectifs agiles : gouvernance et organisation du travail 2.0”. Son objectif est de renforcer la capacité des groupes à innover en identifiant de nouvelles formes de gouvernance et d’organisation du travail qui faciliteront la réussite du maillage intergénérationnel au sein des collectifs d’agriculteurs en intégrant les opportunités du numérique. Ce projet est piloté par la FRcuma AuRA et en partenariat avec la FRcuma Ouest, TRAME, la FRGEDA Bretagne, Coop de France Rhône-Alpes Auvergne, ISARA Lyon, ESA d’Angers, VétAgro Sup Clermont Ferrand, EPLEFPA de la Côte-Saint-André et du Valentin avec le CFPPA de Die. |
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