L’impact du gel printanier du 4 au 8 avril est mieux évalué. En outre, 81 départements ont souffert d’une «exceptionnalité climatique», selon les termes de Météo France. L’arboriculture et la viticulture sont les secteurs les plus touchés:
- -42% de rendement sur les pêches par rapport à 2020,
- -62% pour les cerises,
- -43% pour les abricots.
Ensuite, pour les vignes, on estime les pertes de récolte en moyenne à 30%. Mis à part quelques terroirs qui n’ont pas ou très peu souffert, comme l’Alsace ou le Cognac.
Par ailleurs, dans une moindre mesure, les grandes cultures ont aussi souffert. Par exemple, on dénombre 30.000 hectares de betteraves sucrières gelés.
Plan gel: 1 milliard au total
20 millions d’euros ont été débloqués dans le cadre d’un fonds d’urgence. En tout, l’enveloppe totale engagée devrait représenter 1 milliard avec la nouvelle salve de mesures annoncée par le ministère de l’Agriculture le 22 juin. Des aides censées couvrir les pertes à venir dont le chiffrage définitif sera connu au moment des récoltes:
- Prise en charge des cotisations sociales pour les exploitations sinistrées (déterminées en fonction du taux de pertes). 170M€ de budget prévu.
- Prêt garanti par l’État élargi pour 280 bénéficiaires représentant 25 millions d’euros.
- Régime d’activité partielle «Covid» accessible au secteur agricole. 1.400 entreprises en ont bénéficié pour 4.500 salariés.
- Dégrèvement des taxes sur le foncier non-bâti.
- Indemnisation des pertes constatées dans le cadre des calamités agricoles pour toutes les filières touchées. Y compris celles qui ne sont habituellement pas couvertes.
- Système d’avances sur les indemnisations de calamités agricoles pour les producteurs d’abricots, prunes, pêches et cerises: 500M€ de prévus. Les indemnisations seront calculées et débloquées au fur et à mesure du cycle des récoltes.
Enveloppe doublée pour les équipements antigel
Les entreprises de l’aval sont également concernées. Avec moins de raisins et de fruits à conditionner ou transformer, elles devraient accuser de pertes financières conséquentes. C’est pourquoi l’Etat débloque à l’intention des négociants ou coops dont l’EBE a baissé de 30%, 150M€ permettant de couvrir les charges fixes. Enfin, l’enveloppe dédiée à l’acquisition d’équipement de protection contre les aléas climatiques dans le cadre du plan France Relance, est multipliée par deux: de 100 elle passe à 200M€.
Agir sur le long terme
Le gouvernement, en lien avec les organisations agricoles, entend aussi tirer les enseignements des crises agro-climatiques à répétition. C’est l’objet du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique lancé le 28 mai 2021. Ce comité doit rendre ses recommandations avant mi-juillet. La perspective est une refonte du système de l’assurance récolte en 2023. Le vœu des pouvoirs publics est de la généraliser à l’ensemble des agriculteurs.
Dans l’immédiat, une instruction envoyée aux préfets de départements leur accorde davantage d’autonomie lors des épisodes de sécheresse. Le but est de mettre en œuvre plus rapidement «les leviers d’adaptation des pratiques agricoles et des premières mesures économiques d’urgence», explique le ministère.
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