Une culture de vente dans la prairie permanente, c’est possible!

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Une culture de vente dans la prairie permanente, c’est possible!

La phase de récolte des parties aériennes des jonquilles.

Comment augmenter le revenu des éleveurs de moutons des collines anglaises ? En leur donnant le moyen de cultiver des plantes médicinales au sein même des prairies naturelles.

L’université Harper Adams (Angleterre) développe une technique de culture de jonquilles sur prairie permanente pâturée, qui pourrait donner des idées en France pour d’autres productions. Le but est de créer une seconde source de revenu aux éleveurs. Les chercheurs ont choisi la jonquille car elle est recherchée par l’industrie pharmaceutique afin de fabriquer un médicament contre les maladies dégénératives du cerveau. La molécule active présente dans la plante s’appelle la galantamine. Et cultiver la jonquille dans des prairies naturelles de zones de type piémont est favorable à une haute teneur en principe actif.

Plantation de jonquilles sur prairie.

La plantation avec le prototype n°2, à 2 rangs.

Planter sans abîmer la prairie

Pour mécaniser cette culture particulière, il leur fallait d’abord créer une planteuse de bulbes capable d’évoluer dans les sols ingrats des prairies, sans endommager la couche herbeuse. Et ensuite développer une machine de récolte des parties aériennes. Après de premiers essais, une planteuse 2 rangs a été construite. Elle doit déposer les bulbes à 15 cm de profondeur et sur deux lignes espacées de 80 cm.

Les sols de ces prairies sont généralement pentus et caillouteux. L’élément comprend un disque ouvreur pour trancher le couvert, suivi d’une dent flexible dont la point forme un T inversé. Elle soulève deux langues de sol pour déposer les bulbes tandis qu’une roue qui suit, referme le tout. L’ensemble est suffisamment articulé pour remonter là où la roche affleure.

Avec les deux premiers prototypes de planteuse, les chercheurs ont installé des jonquilles sur 16 ha de prairie. Ils ont observé que les bulbes déposés tête en bas fournissent le même rendement mais avec 2 semaines de décalage. Ce serait un point à améliorer.

Planteuse à jonquille disque et soc

Le combo disque et soc pour ouvrir la couche herbeuse.

Récolter en préservant la culture

Pour la récolte, ils sont partis d’une machine à fléaux avec bac récupérateur du commerce (KRM), modifiée pour les jonquilles. Une hauteur de coupe de 10 cm a été déterminée. C’est un compromis pour optimiser le rendement en végétal utilisable et la part d’herbe indésirable. Des développements se poursuivent sur les deux machines. Il reste à mieux connaître la durée de vie des bulbes ainsi cultivés et à définir un rythme de récolte qui n’entrave pas leur pérennité. Ces recherches ont été financées dans le cadre du projet public Agri-Tech Catalyst Industrial Research.

De la culture de jonquilles à la récolte de leurs cousines narcisses, il n’y a qu’un pas. France Inter a consacré un reportage sur la cueillette de narcisses – sauvages, cette fois – qui se pratique dans les prairies naturelles de l’Aubrac, pour des fleurs destinées à la parfumerie.

 

Référence : 3rd Rendez-Vous Techniques AXEMA – EurAgEng, « The design and development of three planters (Marks 1, 2 and 3) to plant daffodil bulbs under agricultural upland grassland and a harvester to collect the above ground biomass », par D R White (1), I J Loynes (1), S E Cooper (1), K Stephens (2), S Head (2), X Chang (2), M D Fraser (3), H Vallin (3) and J R T Davies (3). (1) Harper Adams University, Newport, Shropshire, TF10 8NB, UK. (2) Agroceutical Products Ltd, Fedwlydan, Glasbury-on-Wye, Powys HR3 5ND. (3) Pwllpeiran Upland Research Centre, Cwmystwyth, Aberystwyth, Ceredigion, SY23 4AD. Corresponding author: [email protected]. Merci au Dr White pour les photos.

 

 

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