Le temps n’est plus où seule la disponibilité de l’eau et l’accessibilité d’un site présidaient au choix des zones de lavage des engins agricoles, ou des pulvérisateurs de produits phytosanitaire. Aujourd’hui, le simple fait de laver son matériel (récolte ou traitement) dans un endroit non autorisé et non aménagé à cet effet peut entraîner de fortes amendes. En effet, les conséquences d’un lavage «sauvage» ou sur une aire inadaptée peuvent s’avérer dramatiques, non seulement pour l’environnement et la vie aquatique. Certes, le lavage à la parcelle d’un pulvérisateur après traitement, en utilisant un dispositif de rinçage intégré, est autorisé. Mais il apparaît difficile à mettre en œuvre de façon totalement conforme à la réglementation. Pas de cours d’eau à proximité, pas plus d’une fois par zone de traitement…Il est donc beaucoup plus pratique de disposer d’une aire de lavage, soit individuelle, soit collective.
Deux niveaux d’accès
Ces aires de lavage doivent s’adapter au type de matériel: machine à vendanger, pulvérisateur, tracteur, et correctement situées et dimensionnées. Le système de lavage doit quant à lui être homologué, et adapté à la nature des effluents. C’est pour cela que la cuma de Barie (Gironde) a fait le choix d’investir dans une aire de lavage collective en 2018 pour la mise en conformité des exploitations de ses adhérents. Un investissement de 66.000€ qui a aidé subventionné à 60% par l’Agence de l’eau, le département de la Gironde ainsi que la région Nouvelle Aquitaine et l’Europe.
Abonnement à l’eau
De plus, pour créer cette aire de lavage, il a fallu que la cuma s’abonne à un syndicat mixte d’irrigation collectif. Il lui confère un accès à l’eau. Tous les adhérents accèdent au lavage grâce à un nettoyeur haute pression situé sur la zone dédiée. Cela ne leur coute rien, à part de l’huile de coude. Pour le remplissage des cuves de pulvérisateurs, seul un groupe d’arboriculteurs et de céréaliers dispose d’un accès.
Une aire de lavage spéciale pour les viticulteurs
Les responsables ont choisi le système Osmofilm pour le traitement des eaux. Il fait appel à l’évaporation sous saches en plastique. Pourquoi lui? Parce qu’il est plus sûr face à des risques de débordement du fleuve Garonne, situé à quelques kilomètres. En 2020, la cuma a décidé de créer une deuxième aire de lavage sur un autre site, à Saint Pierre d’Aurillac. Cette dernière est dédiée simplement aux viticulteurs. La cuma a réalisé cet investissement en faveur des adhérents d’une cave coopérative tenus d’être équipés. En effet, leur coopérative a fait le choix de s’orienter vers la norme Terra Vitis. Et celle-ci les soumet obligatoirement à un volet environnemental. Cette dernière aire a coûté 85.000€. Elle emploie un traitement des effluents avec le système Héliosec. Le projet a reçu 40% d’aides provenant du Département de la Gironde ainsi que la Région Nouvelle Aquitaine et de l’Europe.
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