En 1952, la revue de la Fncuma « Le Sol » publiait un article qui rappelle l’épopée technique et humaine que fut la mécanisation de la viticulture. Avec bien entendu le rôle incontournable des Cuma. On le doit à G. Senes, Inspecteur des Mutuelles du Midi. Il s’intitulait : « La motorisation du vignoble languedocien – Problèmes techniques – Problèmes humains – Leur solution grâce à la coopération ».
Du temps pour les loisirs
G. Senes écrivait : « En viticulture, le meilleur auxiliaire de l’homme, c’est le tracteur qui lui évite les travaux les plus pénibles et les plus automatiques. (…) nous souhaitons cet allègement de la tâche de l’homme par la machine, car l’homme de chez nous, fils de la civilisation de la vigne, saura utiliser ses nouveaux loisirs. Avec une moindre fatigue, il aura davantage le temps de cultiver son esprit, il aura plus de temps pour militer, pour s’occuper des réalisations mutualistes, coopératives et syndicales ».
Rentable à partir de 600 h
L’auteur constatait alors que les 600 heures de travail annuel nécessaires pour rentabiliser un tracteur n’étaient pas réunie chez les petits viticulteurs. « A notre point de vue, l’effort de motorisation de cette exploitation familiale viticole est une des formes actuelles de sa défense ». Et c’est là qu’intervient la coopération, qui « a permis à de nombreux ouvriers agricoles d’accéder à la propriété, elle leur a donné les moyens, cep après cep, lopin par lopin, d’avoir le petit domaine à la propriété duquel aspire tout terrien ».
Le tracteur coopératif
Il cite alors les Cuma, créées dans le Languedoc après la Libération pour faciliter le travail de reconstitution du vignoble. « Dans de nombreuses localités de notre Midi viticole, l’effort de compréhension des viticulteurs doit permettre la constitution, quelles qu’en soient les difficultés, de coopératives d’utilisation de matériel en commun qui mettront à la disposition de leurs adhérents les matériels modernes nécessaires à l’accomplissement des travaux les plus pénibles et les moins attrayants. (…) Celui qui ne connaît ni dimanche ni fête parce qu’il ne peut avoir le cheval du voisin que lorsque les autres se reposent verra ses terres labourées par le tracteur coopératif avec celles des voisins ». Effectivement, à cette époque, on partait de très loin.
Le texte complet de cet article est ici, nous y avons emprunté quelques photos.