«De manière schématique, pour un ensilage de maïs épi dont la teneur en matière sèche est entre 50 et 60 %, sa densité est proche du double de celle de l’ensilage plante entière», pose Anthony Uijttewaal (Arvalis – Institut du végétal). Comme pour les autres fourrages, l’élévation de ce taux accroît légèrement la densité du fourrage stocké. «Si cela peut être vu comme bénéfique, il ne faut pas oublier que moins il y a d’humidité dans la masse de fourrage, plus sa porosité augmente.» Or ce facteur tend à diminuer la stabilité aérobie au front d’attaque.
Moins de volumes récolté et distribué
A cela s’ajoute le taux d’incorporation dans les rations plus faibles. «Une attention particulière doit donc être portée au dimensionnement du silo», rappelle Anthony Uijttewaal en soulignant que la solution du boudin ou celle de l’enrubannage en poste fixe, peuvent aussi s’envisager. Michel Seznec (conseiller ensilage du réseau cuma) confirme «comme on en distribue moins, les éleveurs réduisent la largeur du silo et sa hauteur.» Sur le terrain, «nous rencontrons souvent des demi-taupinières», pas forcément idéal pour une bonne conservation dans toutes les zones du tas. «J’ai aussi vu des silos couloir divisés en deux par une rangée de bottes de paille.» Là encore, le conseiller invite à la vigilance avec ce genre d’aménagements. «Par exemple, il faut prévoir l’écoulement de l’eau qui ne doit en aucun cas s’infiltrer dans le fourrage.» La dimension du tas pose aussi d’autres questions. «Pour tasser, il faut pouvoir passer les roues de l’engin partout sur la largeur du silo.» Et si ce dernier est trop étroit pour cela, des groupes ont trouvé une parade: «on peut toujours atteler un tasse-avant sur le relevage.»
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