Un salarié de cuma peut travailler sur les exploitations des adhérents même sans le matériel de la cuma, pour toute ou partie de son temps de travail.
Cela peut concerner les activités d’élevage, mais aussi tous les travaux de conduite, la transformation, la vente directe, l’administratif… Cette possibilité a été étendue en 2016 à l’intégralité du temps de travail du salarié; en clair, un salarié, embauché dans le cadre de l’activité “groupement d’employeurs” d’une cuma, peut travailler à 100% de son temps uniquement sur les exploitations de ses adhérents et jamais avec les matériels de la cuma, même si ce fonctionnement reste assez rare.
Dans tous les cas, ce type d’organisation permet aux agriculteurs de se dégager du temps à un coût très raisonnable, notamment pour investir dans les activités innovantes et/ou à forte valeur ajoutée… dans leurs exploitations ou à la cuma.
Quinze adhérents, bientôt 3 salariés
La cuma de Brenac, dans l’Aude, compte une quinzaine d’adhérents pour la plupart éleveurs, et s’apprête à embaucher son troisième salarié. “Nous avons commencé à embaucher il y a 3 ans, car des adhérents avaient besoin d’un salarié pour des tâches occasionnelles”, précise Sylvain Mervoyer, président de la cuma.
“Le fait que les cuma puissent porter une activité Groupement d’employeurs a changé pas mal de choses”, souligne-t-il. “On a commencé comme ça, avec une bonne partie de mise à disposition sur les exploitations mais aussi du travail sur la Cuma avec ses outils. Ce qui a aussi permis de faire entrer des gens à la Cuma spécifiquement pour cette activité “salarié”.”
Les deux personnes ont été embauchées en CDI, l’un à temps plein et l’autre à 75%, sur un temps de travail annualisé. L’été, les salariés de la cuma de Brenac font les foins, enchaînent sur le transport des balles à la fin de l’été, le travail du sol à l’automne, toutes ces opérations le plus souvent avec le matériel de la cuma. L’hiver est davantage consacré, chez les adhérents, à l’entretien des troupeaux, l’affouragement et même à l’entretien et à la taille de la vigne chez deux adhérents.
L’agriculture regagne du terrain
“Récemment, nous avons investi dans des pelles mécanique, dont une de 14t, ce qui a fait entrer quelques nouveaux adhérents. Il y a toujours à aménager les chemins, refaire des ruisseaux. On s’est équipés d’un godet enfonce-pieux pour faire les clôtures, et récemment d’un broyeur forestier automoteur pour dégager des parcelles embroussaillées, mais aussi d’une griffe spéciale, pour remettre ces parcelles, une fois débroussaillées, en culture. ”
Les éleveurs du secteur cherchent en effet à rouvrir de nombreuses surfaces gagnées par les broussailles sur une cinquantaine d’années. “Nous cherchons à gagner en autonomie alimentaire, et les exploitations s’agrandissent”, remarque le président, dans ce secteur où la déprise a sévi… mais où l’agriculture regagne du terrain.
“Nous débroussaillions auparavant avec notre tracteur mais ce sont des opérations délicates, souvent dans des zones en pente, difficiles d’accès, c’est pourquoi nous avons choisi de mettre l’automoteur uniquement en prestation complète avec un salarié de la cuma,” explique Sylvain Mervoyer. Un salarié formé et habitué à la prise en main de cette machine performante.