Un levier de développement économique et territorial

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Un levier de développement économique et territorial

L’investissement dans un épandeur de fumier s’inscrit dans leur nouvelle stratégie d’exploitation.

Relancée en 2015 par quatre jeunes éleveurs, la cuma du Col de la Seille constitue un outil au service de leurs exploitations respectives placées, plus globalement, au cœur d’un enjeu territorial.

Créée en 1992 par Patrick Maison et quatre autres éleveurs, la cuma du Col de la Seille, à Prats de Mollo, a subi les affres de crises successives, qui ont notamment entraîné un repli sur soi des éleveurs dans ce secteur du Haut Vallespir, situé à plus de 1000 m d’altitude dans les Pyrénées-Orientales, et la mise en sommeil de la cuma.

Si l’air y est pur et les paysages fabuleux, les conditions d’élevage y sont rudes. Il faut faire preuve de courage et de ténacité pour y travailler et s’entraider pour durer. C’est justement le courage et l’esprit collectif qui qualifient les quatre trentenaires, trois éleveurs bovin et un éleveur ovin, qui se sont regroupés dans cette cuma en 2015.

De gauche à droite, Guillem Maison (président), Sébastien Negre (secrétaire), Nicolas Borrat et Sébastien Barboteu (trésorier).

De gauche à droite, Guillem Maison (président), Sébastien Nègre (secrétaire), Nicolas Borrat et Sébastien Barboteu (trésorier).

«En relançant l’activité de la cuma créée par mon père, nous savions que cela nous permettrait d’investir dans des matériels spécifiques et performants, indispensables au développement de nos projets d’exploitation respectifs et à leur pérennisation dans un contexte économique difficile», explique Guillem Maison, le président de la cuma.

Vers l’autonomie fourragère…

C’est dans le cadre du gaec familial que le jeune éleveur a inscrit son projet d’installation réalisé autour d’une évolution du mode d’exploitation.

«D’un élevage plein air intégral extensif, je suis passé à un mode d’élevage avec un hivernage des animaux à l’intérieur. La recherche d’autonomie fourragère de mon exploitation est alors devenue une priorité», indique-t-il. Parallèlement, de nouvelles problématiques du type gestion des effluents, épandage du fumier, fabrication et stockage du foin… sont apparues.

De leurs côtés, les trois autres éleveurs, dont deux sont à l’origine d’une création et le troisième a repris une exploitation, sont également confrontés à la difficulté d’équiper leurs exploitations avec ce même objectif. Clé de voûte de leurs projets, la cuma a apporté des solutions. Elle leur a déjà permis d’investir dans 55 000 € de matériel, subventionné à 40%, dont un épandeur de fumier, un plateau fourrager pour le transport de balles, une remorque benne, mais aussi du matériel d’entretien des prairies tels qu’une émousseuse, une herse régénératrice de prairies ou un treuil forestier et une affûteuse de pieux.

photo 3 - PLATEAU-FOURRAGER

Le plateau fourrager garantit le transport des balles.

… et une meilleure prise en compte du territoire

Outre les investissements directement liés à leurs activités agricoles, les quatre jeunes éleveurs ont conscience de l’enjeu plus global qui se joue autour d’eux. C’est ce qui a notamment justifié le nouveau programme d’investissements 2017 prévoyant l’achat d’un broyeur de branches pour la gestion des bois et des parcours, ainsi que la fabrication de copeaux. Des investissements visant un double objectif.

D’abord, la création de nouvelles surfaces de pâturage, l’utilisation des copeaux pour la fabrication de la litière des animaux et l’épandage de fumier sur les prairies pour un meilleur rendement, mais aussi l’approvisionnement d’une filière locale bois-énergie. «En lien avec le centre régional de la propriété forestière, nous avons défini un plan de gestion des bois en vue de créer de nouveaux parcours de pâturage pour nos animaux, mais aussi du bois de chauffage et des copeaux que pourrait nous racheter l’intercommunalité», explique Guillem Maison.

Une dimension territoriale essentielle que l’on retrouve aussi dans leur projet de reprise de terres situées dans la plaine du Roussillon.

Quand les éleveurs volent au secours de la plaine

Pour 2018, l’investissement dans un broyeur de refus et un semoir direct est d’ores et déjà programmé. Là encore, au delà de l’intérêt purement agricole, ces investissements s’inscrivent dans un enjeu plus global d’aménagement du territoire.

«Dans le cadre d’un contrat avec la commune de Saint-Hippolyte, située dans la plaine du Roussillon en Salanque, nous avons déjà repris 15 ha de terre où nous allons implanter des prairies en semis direct. L’objectif vise à produire du fourrage, tout en permettant l’entretien du territoire dans un secteur où l’expansion des friches constitue une vraie problématique environnementale », détaille Guillem Maison.

Placée au cœur du fonctionnement de leur cuma, la solidarité est une valeur chère aux quatre jeunes éleveurs. Pour preuve, ils sont descendus dans la plaine en vue de développer un projet gagnant-gagnant.


Votre Entraid spécial Méditerranée - avril 2017.

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