Les éleveurs sont attentifs au coût de production dans un environnement où les prix de vente fluctuent rapidement. La récente loi EGALIM incite d’ailleurs les acteurs des filières à faire référence à des indicateurs de prix de revient au niveau des exploitations. Savoir si on produit à un coût inférieur ou supérieur au prix de vente est essentiel. Cela permet aussi de se comparer avec d’autres exploitations. Mais pour être rigoureux, le calcul des coûts ne peut ignorer la rémunération du travail familial. C’est l’objet du logiciel COUTPROD par l’Idele.
Rémunérer le travail familial
La rémunération du travail de l’exploitant est fixée par convention à 2 Smic brut par UMO. «La référence au Smic peut être critiquée puisque le temps de travail exploitant n’est en rien comparable avec celui d’un salarié. Mais elle permet surtout d’indexer la référence année après année», précise l’Idele. L’organisme constate qu’avec cette méthode, au cours de cette dernière décennie, «ce niveau de rémunération est rarement atteint par les éleveurs suivis dans les Réseaux d’élevage Inosys, se situant pourtant dans le tiers supérieur des résultats de l’ensemble des exploitations d’élevage français.»
Souvent, moins de 2 Smic
En système « bovins-lait spécialisé de plaine », le prix de revient (*) avec une base de 2 Smic/UMO, était estimé à 365 €/1000 l en 2018 dans le réseau Inosys. En comparaison, le niveau de rémunération observé était en moyenne de 1,7 par UMO. 50% des élevages étaient malgré tout à 2 Smic ou plus par UMO. Pour les autres secteurs, la comparaison entre le prix de revient estimé sur la base de 2 Smic et les performances des élevages, est plus décalée. En élevage ‘caprin spécialisé’, le prix de revient avec une base de 2 Smic, était estimé à 765 €/1000 litres en 2018. Alors que le niveau de rémunération moyen observé dans le réseau était comme en vaches laitières à 1,7 par UMO exploitant. Seuls 35% des élevages caprins du réseau Inosys atteignait plus de 2 Smic par UMO en 2018.
Les producteurs de viande à la traîne
Les observations réalisées dans les ateliers viande, montrent des différences encore plus marquées entre le niveau de prix de revient estimé avec une base de 2 Smic, et les performances économiques évaluées en 2018. Parmi les naisseurs spécialisés, seuls 2% des élevages du réseau parvenait à un niveau de rémunération de 2 Smic/UMO. La moyenne étant d’1 Smic. Pour les naisseurs engraisseurs spécialisés de jeunes bovins, elle n’était que de 1, 3 Smic. Seuls 13% des élevages atteignant les 2 Smic par UMO. Les résultats économiques étaient à peu près du même niveau pour les éleveurs ovins en zone de plaine ou herbagère. Le nombre de Smic par UMO exploitant, était évalué à 1,1 en 2018. Et on comptait seulement 6% des élevages à plus de 2 Smic par UMO exploitant.
(*) Le prix de revient correspond au prix de vente du lait ou de la viande qui permettrait de couvrir l’ensemble des charges engagées par l’éleveur et de rémunérer l’ensemble des facteurs de production (main-d’œuvre et capitaux).
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