« Bien évidemment, nous avons besoin de ressources pour protéger nos frontières (…), mais pourquoi à partir de la PAC ? », s’est interrogé le ministre lors d’une rencontre avec des journalistes français spécialisés dans l’agriculture, en début de semaine à Budapest.
« La PAC est la politique la plus juste, car chaque centime d’euro contribue à ce que les citoyens européens aient accès à une nourriture saine et pas chère » a estimé M. Nagy.
« Ce qui s’esquisse, c’est un regroupement sur ce sujet des pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie), de pays des Balkans et des pays baltes, une dizaine de pays » a-t-il dit.
Une réunion de ministres de l’agriculture de Slovaquie, République tchèque, Hongrie, Pologne, Bulgarie, Slovénie, Roumanie, Croatie, Lettonie, Lituanie, Estonie est effectivement prévue mercredi en Slovaquie « dans la région des Hautes Tatras », à laquelle doit également participer le ministre français Didier Guillaume, selon un communiqué du gouvernement français.
Cette rencontre intervient alors que les négociations pour la PAC 2021-2027 viennent de débuter et seront finalisées après le scrutin européen du 26 mai. La perspective d’un retrait du Royaume-Uni de l’Union Européenne, et d’une baisse mécanique de 15% du budget communautaire, aura un impact direct sur le montant des aides aux agriculteurs.
« Pour nous, il est inacceptable que des lignes (de budget, NDR) de la PAC servent à financer l’accueil de migrants », a lancé le ministre, membre du gouvernement de Viktor Orban qui a multiplié les campagnes et les mesures de rejet de l’immigration.
Le ministre ne souhaite pas davantage voir des lignes agricoles utilisées pour financer des mesures de police ou de renforcement des frontières européennes.
« Ce qui est très important pour nous, c’est que nous ne voulons pas que les ressources mises dans la PAC soient utilisées à d’autres fins » a-t-il affirmé, s’exprimant via une traductrice lors de cette rencontre, consacrée à l’agriculture en Hongrie.
« Le Premier ministre (Viktor Orban, NDLR) partage mon opinion » a-t-il assuré, « chaque centime d’euro payé pour la PAC doit être redonné aux producteurs ».