« Commerce cannibale »: la Confédération paysanne, la Coordination rurale, et le Modef ont publié lundi des communiqués dénonçant un accord « désastreux » pour les éleveurs bovins allaitants, laitiers, porcins et de volailles en France.
Après la FNSEA qui a tiré à boulets rouges sur l’accord dès samedi, la Coordination rurale a demandé lundi une « exception agriculturelle » qui permettrait de sortir les produits agricoles des grandes négociations internationales, pour garantir la souveraineté alimentaire de l’Europe.
La Confédération paysanne appelle le Parlement européen à ne pas ratifier l’accord, outil « d’un temps révolu ».
« Qu’y a-t-il de durable à mettre en péril nos élevages paysans, majoritairement nourris à l’herbe, en abaissant les droits de douane sur l’importation de 99.000 tonnes de viande bovine issue d’animaux entassés dans des feedlots, gavés au soja OGM et aux antibiotiques? » s’interroge la Confédération paysanne en rappelant que la commissaire chargée du Commerce Cecilia Malmström avait déclaré que les nouveaux accords devraient assurer un développement « durable ».
Pour le Modef, l’introduction massive de 99.000 tonnes de viande bovine à 7,5% de droits de douane, « va engendrer une chute de revenus de 40 à 50% pour les producteurs européens » et « augmenter considérablement le risque de nouveaux scandales alimentaires comme nous venons de le vivre avec les faux steaks hachés de Pologne ».
Pour l’interprofession de la volaille française, ANVOL, l’accord UE-Mercosur, qui prévoit 180.000 tonnes de volailles importées en Europe par an, « trahit » toute une filière et « enterre » le plan présenté lors des états généraux de l’alimentation, qui prévoyait des investissements de 1,7 milliards d’euros pour « relever le défi de la reconquête du marché français ».
« Compte tenu des concessions déjà accordées dans les différents accords commerciaux, l’Europe va devoir absorber au total 1,2 millions de tonnes de volaille en provenance de pays tiers, soit plus que la production annuelle française de poulet », indique Anvol dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron lui demandant s’il a mesuré « les conséquences sociales, économiques et environnementales » de l’accord pour la France et s’il peut ratifier un tel accord.
[Mise à jour du 26/01/2024] Face à la gronde des agriculteurs, Gabriel Attal répète son opposition à la signature du traité de libéralisation des échanges entre l’UE et le Mercosur.