Cecilia Malmström, la commissaire européenne au Commerce, s’exprimait à son arrivée à une réunion à Bruxelles, des 28 ministres du Commerce extérieur de l’UE, alors qu’une centaine de personnes, représentants d’ONG ou de syndicats belges, manifestaient à l’extérieur, leur hostilité au traité. Devant des journalistes, Mme Malmström a expliqué que la Commission européenne « travaill(ait) dur » pour tenir l’agenda d’une négociation que le président américain Barack Obama souhaite achever avant son départ de la Maison Blanche, en janvier 2017.
Ne pas abaisser les normes européennes
« Nous travaillons aussi dur que possible, mais bien sûr il faut que cela soit un bon accord et donc, le contenu est plus important que la rapidité », a ajouté la commissaire européenne, rappelant qu’un prochain round de négociations, le 14e, était prévu en juillet à Bruxelles. Dans cette négociation, a-t-elle poursuivi, « nous devons nous assurer que nous n’abaissons pas nos normes, que nous avons une coopération sur le développement durable, une protection de nos indications géographiques ». En somme, un « bon accord » devra « respecter nos lignes rouges, bien sûr, mais aussi nos priorités », et « nous donner le sentiment que les pays membres (de l’UE) l’entérineront ».
Réticence de l’Allemagne et de la France
De nombreuses voix dans l’UE, provenant notamment de grands Etats membres comme l’Allemagne et la France, se sont élevées récemment contre le manque supposé de concessions de la part des Américains, rendant très incertaine la perspective d’une négociation achevée dans sept mois. « A ce stade, la France dit non dans l’étape que nous connaissons des négociations commerciales internationales », avait affirmé le président français, François Hollande, le 3 mai. Les Etats-Unis n’ont fait « pratiquement aucune concession sérieuse » dans les discussions, a déploré quelques jours plus tard, le ministre allemand de l’Agriculture, le conservateur Christian Schmidt.
La réunion ministérielle de vendredi à Bruxelles devait faire le point sur l’état des négociations, menées côté européen par la Commission disposant d’un mandat des 28 pays de l’UE. Avec le TTIP, en discussion depuis 2013, l’UE et les Etats-Unis veulent éliminer leurs barrières douanières et règlementaires. Mais les sujets de dissensions ne manquent pas, tant sur l’ouverture des marchés que sur le principe de précaution ou les modalités du mécanisme de protection des investisseurs voulu par Washington.