Après l’annonce de son président en juin 2020 de sortir du conseil d’administration, «ça aurait pu se passer comme d’habitude» pour la cuma la Rémygeoise. L’actuel président précise ce scénario classique de désignation par défaut: «Personne ne veut vraiment prendre la suite. Finalement, il y en a un qui cède. Il dit qu’il veut bien prendre le poste.»
Et tout le reste de l’assistance ressent un soulagement de rester relativement en dehors de ce passage de relais. Les cumistes de Saint-Remy ont donc procédé tout autrement. Sous l’animation de l’Union des cuma, chaque administrateur présent au conseil électif a dû exprimer un vote et les raisons de son choix. Ainsi, la discussion prend une autre tournure.
Tous acteurs du renouvellement
À la fin de ce premier tour, trois ou quatre personnes concentrent des votes pour le poste de président. Pour autant, personne n’a envie d’endosser la mission à ce stade. Alors, l’animatrice anime les échanges, jusqu’à aboutir à une répartition des tâches que chacun est prêt à assumer: le président, les vice-présidents (élus dans la foulée), ainsi que le trésorier et le secrétaire.
Tout le monde est surpris, mais semble satisfait de l’équipe élue et de l’organisation. Cette dernière valorisera les compétences d’un plus grand nombre de personnes. Un an et demi après, les retours des intéressés restent très positifs.
Président sans candidat: une expérience bien vécue, un bilan positif
Malgré tout, une cuma comme celle-ci mobilise du temps de son président. La cuma la Rémygeoise est issue du regroupement de trois groupes. Elle a un bâtiment, et elle s’étend sur un territoire de 20km. C’est aussi une cuma employeuse, avec deux chauffeurs-mécanicien, et une secrétaire comptable de l’AGC qui y passe régulièrement. Le président se dit «bien secondé» par d’autres adhérents, même si certains, du fait de mouvements sur leur exploitation, ne sont pas autant investis que ce qui avait été défini initialement.
Il pense poursuivre à ce poste quelques années encore. Mais après ça, il se voit bien passer la main. Le premier argument est que l’implication dans la cuma ne repose pas toujours sur les mêmes personnes. D’autre part, un président en place depuis très longtemps est souvent plus difficile à remplacer qu’un président qui change régulièrement.