Si on veut que les jeunes s’installent en cuma, il faut qu’ils puissent s’impliquer », résume Nicolas Billon, le trésorier de la cuma des Madeleines. Transmettre les rênes de la cuma à une nouvelle génération, voilà un enjeu important pour de nombreux groupes. Une solution : mettre en place le statut d’ « auditeur » ou d’ « administrateur stagiaire ». C’est d’ailleurs sous cette étiquette que l’actuel président, Romain Marchal, a fait ses armes. « Cela donne la possibilité de participer au conseil d’administration, sans droit de vote » explique-t-il.
Se mettre dans le bain
Il confie : « Au départ, j’étais silencieux, je me contentais d’écouter. Cela m’a permis de me rendre compte, très vite, qu’il régnait une ambiance positive dans la cuma. Les agriculteurs ne sont pas toujours d‘accord sur le terrain, notamment dans les secteurs où il existe de la concurrence foncière. Dans la cuma, on laisse tout ça de côté pour s’intéresser à du technique, à de l’organisationnel. » Pour cet agriculteur qui s’est installé en 2004 sur l’exploitation où sa femme a grandi, la cuma a accéléré son intégration dans le tissu local. « J’ai trouvé tout de suite ma place » estime-t-il. La cuma lui a permis de se bâtir un réseau d’entraide.
A l’approche du départ d’un administrateur, c’est le président, en règle générale, qui passe quelques coups de téléphone pour anticiper le recrutement de nouveaux responsables. « Le statut d’auditeur offre la possibilité de tester un administrateur pendant une période donnée. En un an, on voit si l’auditeur vient ou s’il décroche », complète Romain Marchal. Comme le nombre d’adhérents tend à se resserrer, la cuma songe néanmoins à réduire le nombre de sièges dans le conseil, en tablant désormais sur une fourchette de 9 à 12 administrateurs, pour 33 exploitations membres.
Cette façon de fonctionner a permis à une nouvelle génération d’émerger, celle des « quarantenaires », comme ils se qualifient. A l’image des fondateurs, ils éprouvent toujours autant de plaisir à travailler en groupe, notamment lors des chantiers d’ensilage, organisés en banque d’entraide. Il s’agit du temps fort de la vie de la cuma, toujours convivial.
Une vague de «quadra»
Hormis cette activité, le groupe possède un parc matériel très diversifié : moissonneuse-batteuse, pulvérisateur, semoirs, presses, épandeurs, etc. Pour un chiffre d’affaires qui avoisine 200 000 €. La diversité des exploitations permet une bonne rotation des outils. Les disfonctionnements sont traités en hiver, pendant une réunion avec les responsables de matériels. L’arrivée de sang neuf va-t-elle coïncider avec de nouveaux investissements ? C’est encore un peu tôt pour le dire. Des projets de méthanisation collective et d’assolement en commun alimentent les discussions. Autant de solutions pour gagner en compétitivité dans les fermes, en ces temps difficiles.
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