Le réseau InPACT Poitou-Charentes organise, le 30 novembre, une journée «Agriculteurs en difficulté». En avant-propos à cette journée, InPACT a présenté quelques chiffres et données clés (voir l’ensemble du dossier) qui illustrent les difficultés économiques rencontrées par les exploitations les plus fragiles.
Forte contrainte des créanciers
Avec un endettement exponentiel des exploitations et des revenus incertains, les exploitants rencontrés par l’association «Solidarité Paysans» peinent à honorer leurs échéances de remboursement. Ils expriment une forte contrainte de la part des créanciers et une atteinte à leur fierté. Dans un contexte économique difficile, où il n’est pas rare de travailler pour rien, les exploitants rencontrés souffrent d’un manque de reconnaissance financière du travail accompli. Ils demandent à vivre de leur travail, sans dépendre des aides allouées. Sans subvention, 52% des exploitations auraient eu en effet un résultat négatif en 2013, contre 16% après subventions. Les agriculteurs sont soumis à une incertitude constante de revenus, surtout pour les plus fragiles dont la trésorerie est faible, voire négative. En France, pour 32% des exploitations, le résultat courant avant impôts est inférieur à 10.000euros par an par exploitant, avec des écarts qui se creusent, depuis les années 2000, entre les résultats les plus bas et les plus élevés.
Risques psycho-sociaux
Au-delà des risques psycho-sociaux en agriculture, la faiblesse des revenus en agriculture et leur instabilité, le poids de l’endettement, l’augmentation de la part des charges dans le produit courant génèrent des situations tendues et des fragilités. A la lecture des différents rapports et résultats, il semble nécessaire de poursuivre et d’intensifier la prise de conscience sur les facteurs de risques psycho-sociaux en agriculture et d’analyser les leviers économiques, financiers, humains et sociaux qui peuvent être mobilisés au plus tôt. Objectif: éviter des drames humains et des situations économiques irrémédiables…