Au gaec le Parpounet, le terme polyculture-élevage prend tout son sens. Trois types de productions se déclinent dans son assolement: des fourrages nécessaires aux 130 blondes d’Aquitaine, des cultures de semences (orge, blé, blé dur, blé noir, triticale, luzerne, trèfle, haricots verts, lentilles, petits pois…) et des légumineuses valorisées en circuits courts. En démarrant les mogettes en 2003, Anthony et Freddy Lardière ne pensaient pas que la demande augmenterait si rapidement, tandis que, et toujours pour satisfaire les clients, leur exploitation de Chavagnes-en-Paillers (85) développe de nouvelles productions: coco, haricot rouge, flageolet et lentille blonde. Le tri, jusqu’ici réalisé à la main, doit être délégué. Le gaec fait appel à une entreprise privée. Quand celle-ci est vendue, les producteurs cherchent une autre solution.
Solution évidente
Anthony argumente leur choix de se tourner vers une cuma par «la qualité de l’offre et nos convictions. Avec la Trieuse, nous avions la certitude de récupérer notre produit et puis nous sommes profondément cumistes.» La cuma la Trieuse propose en effet le tri des céréales, protéagineux et légumineuses à ses adhérents. Le service est complet, avec le séchage, le tri, la congélation, l’ensachage en formats allant de 1 kg, au big-bag, voire l’expédition aux clients. Pour Anthony, ce fonctionnement convient parfaitement, «on appelle la cuma pour savoir quand on peut livrer, on livre et la Trieuse fait notre travail suivant notre cahier des charges.» En plus de la vente à la ferme, le gaec fournit beaucoup de restaurants, des conserveries dans le Sud-Ouest, des magasins de producteurs dans la région…
Un produit de qualité, sans charançons, sans cailloux
Avec la Trieuse, ils obtiennent «un super produit qui nous permet de valoriser nos productions. Même si c’est plus gourmand en temps que de livrer et recevoir son chèque, cela nous permet de retrouver notre travail de producteur-commerçant.» Convaincu de la pertinence d’un tel outil, Anthony est devenu administrateur puis secrétaire de la cuma la Trieuse pour aider la structure à se consolider. «Ce n’est pas que nous n’ayons que ça à faire, mais si tout le monde dit ça, rien n’avance!»
La transition agricole a déjà commencé
Chez les deux frères, des changements de productions se sont largement amorcés, notamment sous l’impulsion de l’évolution climatique: «Nous sommes passés de 40ha à 20ha de maïs et avons développé les lentilles, les pois chiches…» A la fois, ces cultures demandent moins d’eau, à la fois elles répondent à la demande locale. «Les gens mangent de plus en plus de protéines végétales. Et ça ne va pas s’arrêter là!» D’ici 5 ans, Anthony pense en effet réduire son cheptel pour développer ces cultures. Pour un éventuel passage en bio, cela dépendra de ceux qui voudront reprendre derrière. Et le travail avec la Trieuse? « Aujourd’hui la cuma répond à nos demandes. À l’avenir il faudra peut-être réfléchir à l’opportunité de pouvoir proposer le décorticage…»
Les projets de la Trieuse
De plus en plus d’adhérents demandent à la Trieuse d’assurer le stockage des produits triés, pour assurer ce service dans de bonnes conditions, la cuma prévoit la construction d’un hangar qui permettrait le stockage des bacs. Il est également prévu de déplacer le séchoir sous ce hangar pour faciliter la gestion des flux des produits ‘sales’ et ‘propres’.
Article extrait du numéro spécial Entraid’ Vendée – Janvier 2020.