Y aurait-il un seuil fatidique autour des 3000 heures pour la désileuse de cuma? Seuil fatidique, le terme est sans doute exagéré. Repère est certainement plus adapté. À cet âge, beaucoup de frais seront à engager dans un futur proche, pour remplacer les pièces d’usure essentielles les plus sollicitées, la fraise en tête. L’âge augmentant, le poste «entretien et réparation» gonfle significativement. Les statistiques le montrent. Aussi la question du renouvellement devient une évidence. Mais le coût fait peur, sans parler du fait que le moment économique n’est pas idéal. Christophe Nicault, conseiller de la fédération des cuma Ille-Armor, le constate : «les groupes, dont les adhérents restent attachés au service ont le souci de ne pas augmenter les tarifs de la mélangeuse dans l’année qui vient.»
L’innovation, un moteur
Le coup du renouvellement fait d’autant plus peur que l’augmentation du prix des machines ressort largement des observations échangées par les utilisateurs. Les fabricants mettent en avant de nouveaux moteurs, de nouveaux équipements, plus de technologie, un confort amélioré… En somme, rien qui n’aille vraiment dans le sens d’une réduction des montants affichés en pied de devis. Surtout que ces équipements, mis sur le marché et bien enrobés, sont, a minima, tentants, surtout pour un usage aussi intensif que peut l’être celui d’une cuma.
Lueur d’espoir, qui dit «renouvellement», dit «reprise à vendre». Et là encore, le montant des reprises laisse souvent perplexe les éleveurs. En raccourci: l’offre constatée (ou évaluée) pour une machine qui affiche 3000 heures équivaut au prix du neuf, divisé par deux. Dès lors, la question de la maintenir dans ses fonctions peut devenir une option sérieuse.