Tenir le poste de trésorier de cuma n’est pas toujours chose aisée. Manier les chiffres, ne pas se tromper, connaître la réglementation et renseigner correctement le logiciel sont des tâches à fortes responsabilités qui peuvent effrayer certains. « J’occupe le poste de trésorier depuis une vingtaine d’années. Je n’ai pourtant jamais été formé à ces taches, a remarqué Franck Pourcelot, membre de la cuma 2000 située dans le Doubs. Et j’avoue, j’ai toujours peur de ne pas pouvoir répondre à une question lorsqu’une réunion a lieu. Je ne me sens pas toujours à ma place lors d’assemblée générale devant une cinquantaine de personnes. Et puis, si les calculs ne sont pas bons, on peut passer à côté d’un investissement et c’est dommage. »
Donner envie d’être trésorier de cuma
Le manque de formation peut, certes, impacter la tenue de la trésorerie et des comptes de la cuma. Mais ce peut être aussi un frein au renouvellement des générations. « J’ai remarqué que nos responsabilités, lorsqu’on ne connaît pas les postes, peuvent effrayer la nouvelle génération, poursuit le trésorier. Même s’ils ont les connaissances, l’application terrain et en cuma diffère. Ça ne donne pas toujours envie de s’investir. »
Face à ce constat, Franck Pourcelot a donc décidé de suivre une formation sur la gestion d’une cuma. « Celle-ci était organisée par la frcuma Bourgogne-Franche-Comté au printemps 2019, explique-t-il. L’objectif de cette journée était de mettre à jour mes connaissances en matière de gestion. Mais aussi de montrer à la nouvelle génération qu’on peut s’investir, qu’il y a des organismes et personnes extérieures qui sont là pour nous épauler. » Depuis sa prise de poste de trésorier de cuma, Franck Pourcelot n’avait jamais ressenti vraiment le besoin de se former, sauf depuis cinq, voire six ans.
Complexification
Le double objectif semble être atteint. La mise à jour a été positive. « J’ai bénéficié d’une vraie mise à jour sur la comptabilité. Nous sommes allés à l’essentiel et sommes restés sur nos préoccupations du terrain avec, notamment sur la prise en main du logiciel Mycuma, l’accès au grand livre et la maîtrise des postes de charges. »
« Ces aspects-là ont tellement changé depuis que je suis arrivé à ce poste. Avant, la comptabilité était plus simple. il y avait beaucoup moins d’argent en jeu, les chiffres d’affaires étaient trois fois moins élevés. » Un format qui a plu également puisqu’une journée de formation, financée en partie par Vivéa, semble suffire et rassembler le plus de candidats.
Le trésorier, depuis, se sent beaucoup plus à l’aise et il espère lever les freins dans la transmission de ses responsabilités. « Cette formation devrait être une case obligatoire lors de la prise de responsabilités d’une cuma, estime-t-il. Elle aide à se lancer, que ce soit pour le trésorier comme pour le président. »
Dans la même veine, le responsable souhaite transmettre ses connaissances à son futur repreneur, une manière aussi d’inciter le renouvellement des générations. « Mais ce n’est pas toujours facile, ce genre de passation se fait avant tout au feeling et selon les affinités que l’on a avec le candidat. »
Les formations proposées par la frcuma
La fcuma Bourgogne-Franche-Comté propose différentes formations pour ses adhérents. Deux sessions sont souvent demandées. Elles concernent la formation des administrateurs et des adhérents et abordent les notions de gestion. La première permet de comprendre le fonctionnement d’une cuma. « Ici, on parlera du règlement, des calculs de coûts de mécanisation, de stratégies et de prises de décisions », explique Emilie Castang, animatrice.
La seconde est destinée aux trésoriers et présidents. Elle présente les bases de la gestion économique des cuma. Toutes les formations se veulent interactives et assez courtes pour mobiliser plus facilement les participants.
D’autres thématiques peuvent être abordées dans des formations comme les nouvelles technologies ou la mécanisation partagée. « Selon les besoins, nous pouvons préparer une formation avec des intervenants extérieurs si besoin. C’est un peu à la carte. » Toutes ces formations sont financées par le fonds Vivéa.
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