A Faverolles et sur le plateau environnant, le potentiel des sols est limité. Avec des années climatiques délicates et un contexte général compliqué, la cuma de Faverolles a construit depuis 10 ans, un outil collectif qui se veut simple et réactif.
Le travail du sol et le semis sont les moteurs du fonctionnement de la cuma de Faverolles. Le président, Emmanuel Sausseret, et le trésorier, Raphaël Péchiodat, sont attachés à avoir du matériel en état, renouvelé régulièrement avec une adaptation permanente aux besoins. Chaque année connaît donc son lot de nouveaux outils, modifications d’engagement et débat sur des évolutions.
Avec 42 mètres de déchaumeurs (3 déchaumeurs à disques, 5 déchaumeurs à dents), un rouleau, une charrue, chacun des 20 adhérents principaux peut construire sa solution en matière de travail des sols. Les différents types de machines se gèrent avec leurs engagements propres et permettent à chacun de faire ses choix.
Grâce à des efforts d’organisation et après quelques années de montée en puissance, la cuma peut aujourd’hui tenir des tarifs de l’ordre de 7 à 8 €/ha avec des machines valant de 30 à 40.000 €. Au-delà du parc travail de sol, le semis est aussi un des sujets du moment avec le débat sur les techniques de semis rapide, direct ou sous couverts qui n’est pas encore tranché. Un semoir polyvalent à dents 6 m est présent depuis 2013 et réalise plus de 700 ha à moins de 15 €/ha.
DES IDEES NOUVELLES SE METTENT EN PLACE
Agriculture biologique, écophyto, semis direct, diversification font dorénavant partie des sujets évoqués en assemblée générale. La présence d’une exploitation en agriculture biologique et des réflexions sur la réduction des intrants aidant, l’idée de changements de pratiques en désherbage fait aussi son chemin. Plusieurs herses étrille et une bineuse 6 m à caméra ont fait leur apparition cette saison.
Tests et apprentissage sont les moteurs de ces nouvelles sections. Avec l’opportunité d’aides de l’agence de l’Eau Seine-Normandie sur plusieurs types de matériels, un projet nouveau de culture de chanvre a aussi vu le jour en 2017. Le matériel spécifique à cette culture pouvant être complémentaire avec la récolte des fourrages, une section avec faucheuses spécifiques, faneuse, andaineur et deux presses balles rondes se met en place sur les saisons 2017 et 2018, pour gérer environ 80 ha de chanvre entre 8 exploitations et permettre à trois éleveurs d’avoir accès à du matériel performant.
«Un virage important est pris dans nos têtes, il faudra s’adapter ensemble ou risquer de disparaître.»
Par ces mots, les responsables de la cuma sont prêts à aller encore plus loin dans des réflexions qui doivent avant tout sauvegarder le revenu et redonner plus de perspectives. Le président et le trésorier pensent que la situation évoluera encore avec la question des chantiers organisés et pourquoi pas du tracteur. « Quand ? On ne sait pas, mais les choses peuvent aller vite, c’est une habitude chez nous. »