Transmission des exploitations agricoles: dans les Landes, Orthe et Arrigans s’implique

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Transmission des exploitations agricoles: dans les Landes, Orthe et Arrigans s’implique

Comité de pilotage de la commission d'Orthe et Arrigans dédiée à la transmission des exploitations agricoles.

Dans les Landes, la communauté de communes d'Orthe et Arrigans, sous l'impulsion de ses élus agriculteurs, a créé une commission dédiée à la transmission des exploitations agricoles.

Entretien croisé avec Jean-Marc Lescoute, président de la Communauté de communes d’Orthe et Arrigans, et Clémentine Servaire, chargée de mission Transition écologique sur le secteur, à propos de l’action de la commission dédiée à la transmission des exploitations agricoles.

Dans quel contexte est né ce projet sur la transmission des exploitations agricoles?

Jean-Marc Lescoute : La communauté de communes d’Orthe et Arrigans est une territoire rural. Je suis moi-même agriculteur et j’ai transmis l’exploitation à mon fils… ce qui n’était pas prévu! Nous voyons une érosion du nombre d’agriculteurs (lire encadré ci-dessous), et vivons des difficultés, aux niveaux sanitaire et climatique, de fortes incertitudes.

Jean-Marc Lescoute, président de la communauté de communes d'Orthe et Arrigans.

Nous avons donc créé cette commission en associant des agriculteurs récemment installés, des cédants, la Chambre d’agriculture et Fabrice Casteraa en tant que président de la fédération des cuma Béarn-Landes-Pays Basque. Car le matériel est un levier. Et en fonction des ordres du jour, d’autres organisations.

Clémentine Servaire: Cette action fait partie du travail impulsé dans le cadre du  Plan Climat Air Energie Territorial. Nous avons pu la financer avec la Compensation agricole d’un projet de carrière, qui a permis de s’appuyer sur le travail de la Chambre d’agriculture et une enquête approfondie menée par la fédération des cuma. Nous avons organisé trois réunions depuis fin 2023, et élaboré un Plan d’actions, qui doit encore être finalisé.

Quels risques si les transmissions ne se font pas?

JML: Je pense en premier lieu à l’offre alimentaire. Que souhaitent les consommateurs dans les rayons des supermarchés? Uniquement de l’offre industrielle, lointaine? Nous préférons miser, comme historiquement ici, sur une offre qualitative. Ensuite, il en va de l’équilibre sociétal du territoire. Les exploitations et les agriculteurs ont un impact bien plus important que ce qu’on pense sur ce plan, mais aussi en termes économique et en termes d’entretien du territoire.

CS: Les exploitations ont aussi un rôle à jouer dans le cadre des transitions, agricoles bien sûr mais aussi énergétiques et climatiques. Du coup c’est important de rendre ces installations plus faciles.

Quels obstacles avez-vous identifiés?

JML: Les témoignages, côté repreneurs comme côté cédants, ont été précieux pour les identifier. Nous avons recensé l’accompagnement. Le maître-mot sur cet aspect? la simplification de l’administratif.  Pour les cédants, le sujet de la retraite est particulièrement difficile à aborder. Les cuma ont permis de « déminer » cet aspect-là avec efficacité. Nous avons aussi identifié que la volonté de transmettre n’est pas toujours là. Le premier réflexe de ceux qui vont partir, c’est souvent de louer à une autre exploitation existante, il va falloir des incitations. Donc il y a bien sûr la complexité de l’accès au foncier. Avec en outre tout ce qui a trait à l’imbrication entre habitat et entreprise, la question des accès… et l’humain. Dans le cadre des transmissions non-familiales, il faut qu’il se passe « quelquechose », une étincelle, entre le cédant et le repreneur. Sinon, cela ne se fait pas.

CS: Il y a également un enjeu au niveau de l’adaptation des exploitations existantes aux projets des repreneurs.

Quelles solutions ?

JML: Nous finalisation actuellement un plan d’actions construit autour de 7 axes: préserver le foncier agricole, accompagner les cédants dans leur projet de transmission, ainsi que l’installation des porteurs de projets, faciliter l’accès au logement des jeunes agriculteurs, mettre en relation les porteurs de projet et les cédants, assurer des débouchés locaux et valoriser le métier d’agriculteur sur le territoire.

Orthe et Arrigans en bref

Située au sud du département des Landes, la communauté de communes d’Orthe et Arrigans regroupe 24 communes. Elle se caractérise par un fort développement économique, une attractivité en hausse et une pénurie de logements. L’agriculture y occupe 59% des espaces. Elle « pèse » 9% de la SAU des Landes et 14% du total des exploitations. Leur nombre y a baissé de 40% en 20 ans et la SAU moyenne y a crû de xx%. 60% des exploitants du territoire ont plus de 50 ans. Terre d’élevage (palmipèdes et bovins notamment) et de maïs, elle voit se développer la culture du kiwi. La communauté accueille donc chaque année plus de 2000 saisonniers pour la récolte de ce petit fruit rémunérateur.

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