Passer les pics d’activité avec sérénité : voici la problématique rencontrée par de nombreuses cuma, notamment dans les zones d’élevage, en raison notamment de la moindre disponibilité de la main d’œuvre familiale et de l’agrandissement des exploitations. Plutôt que de traiter le pic en proposant toujours plus de matériels, certaines cuma ont choisi d’optimiser la disponibilité de la main d’œuvre. C’est le cas à la cuma de Garlin, qui a fait évoluer ses activités : de l’ensilage, elle est allée vers l’enrubannage, deux archétypes d’activités en pic. Les responsables ont ensuite développé l’épandage d’effluents. Ce qui les a conduit à créer un groupe de traction.
Optimisation des plages de de travail
Jean-Luc Broca, de la cuma de Garlin, souligne que la situation a évolué : « Nous avons commencé par créer une banque de travail, puis mutualisé certains tracteurs, avant d’investir directement à la cuma dans la traction. En parallèle, nous avons accueilli un nouvel adhérent, qui amenait 50 ha de travail et nous a proposé de racheter son tracteur. Ce que nous avons fait, anticipant des chantiers bien rythmés. Au final, indique-t-il, un an après, nous avons fait le choix de ‘dégraisser’ notre parc de 4 tracteurs en en revendant un, et d’embaucher un salarié. »
« Nous nous sommes rendus compte que le volume d’heures de travail était bien mieux réparti en faisant travailler ce salarié en service complet. Nous avions des plages de travail limitées par les astreintes sur nos élevages, matins et soirs. Par contre le salarié a pu profiter de ces heures pour aller travailler dans les parcelles. Nous gagnons également en entretien. Entre le remisage hivernal et les vérifications au quotidien, nous avons moins de pannes et la valeur de revente des matériels s’améliore considérablement. »
Passage au service complet
Les responsables de la cuma de Fargues ont vécu une situation similaire, sur les activités de pressage et d’enrubannage de la cuma. Le passage au service complet sur le pressage s’est déroulé en 2005. « Ce qui a eu pour conséquences, analyse Pierre Lapeyre, l’animateur qui suit ce groupe, de passer de trois round balers à deux, d’accroître le débit de chantier, d’améliorer la qualité de travail et le suivi du matériel, et comme à la cuma de Garlin, la réduction du poste d’entretien et de réparation. »
Le manque de chauffeurs se fait cependant sentir au printemps, période pendant laquelle les chantiers coïncident avec les semis de maïs. En 2014, le groupe décide donc de procéder à l’achat d’un premier combiné presse enrubanneuse, en lieu et place d’un des round balers et de l’enrubanneuse. Cela permet également de réhausser le niveau de qualité du travail, ce qui se traduit par une conservation des fourrages irréprochable, et une grande satisfaction des adhérents.
Au niveau tarif, cette nouvelle organisation permet de proposer aux adhérents un coût inférieur pour la prestation complète presse enrubanage (2013 : 10,20 € / 2014 : 9 €). L’acquisition de ce combiné a permis de réaliser de véritables économies sur la partie main d’œuvre, traction et carburant, compensant largement le surcoût de son investissement. En complément, la cuma de Fargues met à disposition de ses adhérents des pinces spéciales enrubannages.
Dès son démarrage, la cuma de Fargues a proposé un tarif attractif afin de renforcer son activité. Les demandes d’adhésions se sont multipliées sur le territoire, car l’offre de cette prestation est très peu présente sur le département des Landes. Les responsables ont dû refuser des demandes pour ne pas risquer de détériorer le service. Aujourd’hui, la cuma est organisée autour de deux chauffeurs (un salarié en groupement d’employeurs et un adhérent). La cuma est propriétaire d’un tracteur, le second est fourni par l’adhérent qui travaille en prestation de service.
En chiffres
•Round baller NH Roll Belt de 2018 : 33 000 € (amortissement en 8 ans).
•Combiné presse enrubanneuse Lely Welger de 2017 : 92 000 € (amortissement en 9 ans), c’est le second outil de la cuma.
•Le premier outil a été subventionné par le Feader à hauteur de 30 % (2014). La cuma étudie le renouvellement de cet appareil pour 2020.
Objectifs
•Garantir un service irréprochable aux adhérents.
•Tendre vers le 0 panne.
•Dans le cadre de ce renouvellement, le groupe sait que le tarif augmentera (entre 0,7 et 0,9 €/boule), en raison du coût du matériel et du tarif du film d’enrubannage.