La cuma des Varennes (Haute-Marne) était confrontée à un manque de main d’œuvre à la moisson. Elle a fait le choix de ne pas renouveler sa moissonneuse, et de confier le chantier à un entrepreneur pour libérer un chauffeur. Le déchaumage peut ainsi commencer plus tôt. Par contre, le transport à été profondément revu, comme l’explique un des adhérents, Didier Guyot. « Nous tournions généralement avec trois bennes. Nous avons décidé de passer à deux seulement, des 18 tonnes, et d’investir dans un transbordeur, de 15 mètres cubes.
Une différence spectaculaire
La différence est spectaculaire. Nous estimons avoir gagné 30% de débit ». Le principe : la moissonneuse ne s’arrête jamais de récolter et son chauffeur n’a pas d’autre préoccupation que d’avancer, et prévenir quand la trémie est presque pleine. A ce moment là, le chauffeur du transbordeur arrive et remplit en marche. Il attend ensuite une deuxième trémie, puisque son véhicule en contient deux tout rond. « On est sûr que tout va rentrer, il suffit de viser au milieu ». Puis l’opérateur du transbordeur se dirige vers une des bennes qu’il a fait venir en bord de parcelle à l’endroit le plus propice. Chacune d’entre elles contient deux trémies de transbordeur. Si les parcelles sont très proches de la ferme, un seul chauffeur peut assurer les navettes des deux bennes, sinon ils sont généralement deux.
Bien communiquer
Dans ce schéma très millimétré, la communication est essentielle. « Nous sommes revenus à la CB, car la communication est instantanée, et tous les membres de l‘équipe entendent en même temps les consignes ». Autre petit investissement très rentable : la caméra en bout de vis du transbordeur, pour surveiller la bonne marche de la vidange. Il est arrivé que l’entrepreneur amène deux moissonneuses sur des chantiers : « Et là c’est le top, on optimise encore plus le système. Mais du coup c’est très intense pour les chauffeurs ». Sur le plan agronomique, le résultat est également apprécié. Les bennes sont typées « route », et ne rentrent plus dans les champs, tandis que le transbordeur est chaussé en pneus de grand volume, qui préservent le sol. « L’avantage est encore plus flagrant au maïs, en conditions humides ». Le transbordeur est par ailleurs jugé plus agile dans les coteaux que les grosses bennes.
Equipement et coût à la cuma des Varennes (Haute-Marne) : moisson par ETA, 1 transbordeur Pérard de 15 m3 dans la cuma ; 550 ha de cultures d’été et 120 ha de maïs ; prix du transbordeur : 30500 € ; moisson facturée 85 €/ha tout compris en céréales et 95 en maïs.