Au début des années 80, des agriculteurs des montagnes de l’Isère ont travaillé avec des chercheurs en sciences sociales et l’association peuples et Cultures. Ils ont formé le groupe CEP Rural (Comité d’Etudes et de Propositions pour le développement des activités paysannes).
Les difficultés naturelles les orientaient vers l’autonomie, la pluriactivité et la vente directe. Ils voulaient dépendre le moins possible du «système». Leurs échanges les ont amenés à imaginer un tracteur adapté à la mécanisation des travaux en montagne, le Yéti, doté de 2 chenilles. Il devait aussi pouvoir être construit par soi-même, en 1 mois de travail assez intensif, pour un prix très bas. En alternative, une société a également été montée pour assurer l’assemblage de tracteurs.
L’INA a dans ses archives un reportage sur le Yéti, qui donne la parole à des utilisateurs :
Avis de recherche
Une seconde machine, le Mouflon, articulé à 4 chenilles, est ensuite sortie de la planche à dessin.On retrouve aujourd’hui une nouvelle génération d’agriculteurs suivant la même voie dans la Scic L’Atelier Paysan, qui a récemment sorti cette aventure des archives, avec une forte volonté d’autonomie dans les choix technologiques. Peut-être qu’un Yéti ou un Mouflon à l’ADN paysan trônent aujourd’hui dans un musée? On ne sait rien en effet de leurs caractéristiques techniques, ni du cahier des charges qu’avaient rédigé les agriculteurs du projet.