La cuma Protecgel (Loir-et-Cher), dispose de tours «antigel» qui, comme leurs noms l’indiquent, sont destinées à préserver la vigne des dégâts du gel. Ces tours ont été implantées au printemps 2012 dans le vignoble de la Vallée du Cher, situé en zone d’appellation Touraine. La cuma qui couvre l’ensemble du Loir-et-Cher, détenait jusqu’ici une trentaine de tours réparties sur plusieurs communes viticoles, dont douze sur le seul secteur de Noyers.
Les fortes chutes de température du printemps dernier qui ont frappé durement le vignoble, ont relancé l’intérêt pour ce moyen de prévention. La mise en route des tours a épargné en effet les parcelles situées dans leur rayon d’action. Ce qui confirme l’efficacité de ce type d’équipement… «Même si le déclenchement est censé se faire automatiquement, en réalité, les viticulteurs préfèrent faire le guet dans les périodes cruciales et déclencher eux-même la mise en route des tours», précise Dominique Giraud, le président.
D’autres viticulteurs s’apprêtent à rejoindre la cuma Protecgel pour ériger une tour supplémentaire. Dans le département voisin d’Indre-et-Loire, ce sont plusieurs dizaines de tours qui sont en projet, dont certaines en commun. En effet, à défaut d’avoir un parcellaire suffisamment regroupé, les viticulteurs doivent absolument s’entendre pour partager à plusieurs le bénéfice d’une tour.
5,5ha par tour
Chaque tour mesure 10,50 m de hauteur et couvre 5,5ha en moyenne. Elles fonctionnent au gaz et sont solidement scellées dans le béton (de nouveaux modèles de tours mobiles, déplaçables au gré des zones les plus exposées au gel, ont fait leur apparition sur ce marché). Le coût d’acquisition a augmenté. Comptez désormais 42.000€ par installation.
Le prix annuel facturé par la cuma Protectgel s’élève à 450€ par ha engagé. Coût auquel il faut rajouter les charges proportionnelles à leur utilisation (essentiellement les charges de gaz) les années où elles se mettent en action: 200€ en 2015 pour une dizaine de mises en route. C’est le prix à payer pour pouvoir ainsi brasser l’air de haut en bas et parvenir à relever la température ambiante de quelques petits degrés. Quand elles se mettent en route, les tours font un boucan identique à celui d’un hélicoptère. Heureusement, c’est très rare et facilement pardonnable dans la mesure où cela garantit une prochaine récolte de raisins et l’espoir d’un bon vin…