Maraîchage dans les Landes : un espace test pour les futurs installés

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Maraîchage dans les Landes : un espace test pour les futurs installés

Mélanie Martin, présidente de la cuma landaise Maraîchage 40, a testé des matériels de maraîchage lors d'une démonstration.

Cinq ans après la création de couveuses et d'une cuma dédiée au maraîchage, sa présidente, Mélanie Martin, fait le point sur ce dispositif unique.

Les projets d’installation dans les Landes et Pyrénées-Atlantiques concernent majoritairement du maraîchage. Le Département des Landes et l’ensemble des acteurs agricoles s’engagent, notamment, dans la mise en œuvre et le développement d’un espace test agricole. Deux outils complémentaires ont été créés pour cela*. Mélanie Martin, présidente de la cuma maraîchère diversifiée en bio sur 5 ha, témoigne des avantages. Elle détaille aussi les points d’amélioration du dispositif.

À 5 ans, quel bilan ferais-tu du dispositif ?

Mélanie Martin : C’est un tremplin pour l’installation en maraîchage dans les Landes. L’ensemble des acteurs du territoire sont réunis autour du dispositif pour accompagner les porteurs de projet. Notamment Sabine Dauga, la coordinatrice du dispositif pour le département des Landes.

installation maraîchage dans les Landes

Mélanie Martin, présidente de la cuma, est maraîchère diversifiée en bio sur 5 ha. ©Juliette Cheval

Ces trois années de test permettent aux maraîchers de se confronter à la réalité, de connaître et anticiper l’installation et le métier. C’est assez pour casser les a priori, se remettre en question et parfois opérer un changement d’optique de travail.

Quelle place tient la cuma dans ce dispositif ?

MM : Le maraîchage mécanisé nécessite de nombreux outils, parfois petits. La question de la mécanisation se pose pour de nombreux chantiers, en test et plus tard lors de l’installation. Grâce à la cuma, les testeurs peuvent appréhender ce panel de matériels spécifiques. En bio, l’enherbement est une question essentielle. Que l’on choisisse le paillage ou le désherbage mécanique, la cuma peut répondre. La dérouleuse permettra de minimiser la pénibilité liée aux paillages, tandis que la bineuse et la herse permettront de gérer mécaniquement la pousse de l’herbe.

Quels sont pour vous les freins et les réussites de ces dispositifs ?

MM : Les matériels de la cuma sont sous-utilisés, en raison selon moi de l’éloignement des fermes, d’un manque de culture collective et de besoins concentrés sur de courtes périodes répétées.

installation maraîchage dans les Landes

Les équipements sur le site de Magescq, abritant les espaces où les futurs maraîchers peuvent tester leur activité, avec les outils de la cuma à disposition. ©Juliette Cheval

Et culturellement, en maraîchage, les dynamiques individuelles prédominent. Il y aurait beaucoup à faire, comme des échanges sur la répartition des tâches, des cultures, des points techniques plus réguliers, des investissements pour améliorer le travail, une dynamique de groupe et de territoire, plus de convivialité… L’une des pistes pour améliorer l’utilisation serait de travailler sur le chargement et déchargement du matériel sur la remorque.

Quels sont les résultats aujourd’hui ?

MM : Actuellement nous avons cinq personnes dans les deux espaces. Et quatre installations à l’issue du test.

Pourquoi c’est important ?

MM : il n’y a pas de règle pour pérenniser les exploitations, c’est pourquoi le test est si important. Chacun doit ajuster son équilibre économique, son niveau de pénibilité et son temps de travail. La mécanisation, notamment collective, est la résultante de ces choix.

L’avis de Juliette Cheval, animatrice au sein de la fédération des cuma 640

« Le matériel le plus utilisé, c’est la planteuse à poireaux. Elle sert une journée par an environ sur une dizaine de fermes, en juin. Cet outil permet d’intervenir sur l’ensemble du territoire. Il a également une bonne dynamique sur un secteur où les maraîchers sont assez rapprochés géographiquement, qui se partagent à six un tracteur sur plus de 200 heures par an. Ça fonctionne relativement bien. »

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

*Étal 40, qui regroupe quatre espaces test de maraîchage en agriculture biologique avec la mise en place de contrats permettant un hébergement juridique dans une couveuse d’activités. La cuma Maraîchage 40, qui abrite l’ensemble des équipements et matériels nécessaires pour la production (serres, tracteur, bineuse, semoir, etc.).

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer