Les professionnels agricoles intéressés par les techniques de productions alternatives, soucieux de leurs pratiques et en quête de solutions techniques, sont venus parcourir les allées du salon à la rencontre des professionnels techniques et des opérateurs des filières biologiques. Les constructeurs de machines, l’Atelier Paysan, les solutions alternatives pour l’amendement des sols, les semenciers, l’Agence de l’Eau, ainsi que les organisations professionnelles agricoles des Hauts-de-France (Chambre d’agriculture, CER) avaient fait le déplacement.
Les organisateurs du salon avaient également mis en avant la technique avec un espace conférence dédié, 5000 m² de vitrines végétales, et trois fosses pédologiques. Producteurs bio, en conversion ou conventionnels, avaient fait le déplacement. « Il devient nécessaire de développer les synergies entre les pionniers de la bio et ceux qui se posent la question, sans clivage et sans opposition », a souhaité le président de la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France lors de l’inauguration.
Les Hauts-de-France à la traîne
Avec 738 exploitations en agriculture biologique sur une surface agricole de 27.000 hectares, les Hauts-de-France sont la région la moins « emballée » par le bio. Pour autant, environ 6000 hectares sont en cours de conversion sur l’année 2017. « Sans se situer dans la comparaison, il va falloir développer certaines filières qui sont en manque et éviter le bio idiot qui consiste à importer les produits d’autres pays. Cela n’est pas souhaitable en termes de bilan carbone, mais également de pertes imputées à notre économie locale », a insisté Marie-Sophie Lesne, vice-présidente du Conseil régional, en charge de l’agriculture.
Nouveau plan bio en septembre
Le changement d’échelle de la bio interroge sur la mise en place de filières mais également de juste rémunération pour les producteurs. « Il ne faut pas que la bio cède aux sirènes du bas coût », prévient Marie-Sophie Lesne, qui souhaite « s’adresser à toute l’agriculture ». Les conversions économiques sont pour elle les bienvenues, « à condition que tout le monde ait la même lecture de ce que doit être l’agriculture en Hauts-de-France: rémunératrice, équitable et locale ». Lors du salon Terr’Eau Bio, la vice-présidente de la Région a annoncé la mise en place d’un nouveau plan bio en Hauts-de-France à la rentrée.