Les employeurs agricoles ne le font pas par plaisir. Mais c’est une réalité: l’agriculture est un secteur «à risque» pour ces dépassements des durées maximales du temps de travail. En raison notamment des pics d’activité saisonniers. Pour bien comprendre ce qui se joue, il faut aller au-delà des clichés sur les salariés, leurs patrons et l’administration. Les abus existent, bien sûr, mais la réalité est souvent beaucoup plus complexe.
Côté adhérents: des calendriers chaotiques
Les adhérents-agriculteurs sont de plus en plus seuls sur de grandes exploitations. Lesquelles, restructurées, sont aussi relativement plus rentables. La délégation des travaux se développe donc naturellement…
Mais ce manque de main d’œuvre dans les exploitations, conjugué aux perturbations climatiques et à une demande accrue en technicité (et en interventions), aboutit à des phases de travaux des champs très intenses et fréquentes, qui se télescopent les unes avec les autres.
Cette année, moisson, semis, ensilages et vendanges se sont entrechoqués, sans compter les tours d’irrigation. On peut aussi citer les périodes d’épandage et les semis de printemps, ou encore de fenaisons, pendant lesquelles les fenêtres d’intervention se « raccourcissent » en raison des alternances de phases très ensoleillées et très pluvieuses.
Temps de travail: la notion de pic a-t-elle encore un sens?
En bref, analyse ce responsable salariés: « on n’est jamais vraiment au calme. Sur notre secteur, on a une petite période d’accalmie de début décembre à mi-janvier. » Des phases de travaux chahutées, qui interrogent: la notion de « pic de travail » a-t-elle encore un sens, pour les agriculteurs comme pour les salariés?
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Durée du travail: jusqu’à 4.000€ d’amende par semaine d’infraction.