En matière de coût, le secteur de l’immobilier a assez peu à envier au marché des machines. La cuma qui envisage de s’équiper d’un bâtiment, avec un atelier et un réel service de maintenance et de réparation, s’engage dans un projet structurant, à mûrir sur des fondations des plus solides. La cuma La Clé des champs, illustre la pertinence d’une telle stratégie et les bénéfices potentiels pour les adhérents du secteur. D’autres cuma ont trouvé un moyen alternatif de se lancer dans l’aventure de la mécanique. Focus sur le camion atelier.
La maîtrise des tarifs de mécanique
Parmi les derniers exemples, la cuma de Vimoutiers en Normandie s’est mue en cuma d’employeurs en même temps qu’elle développait ce projet. Dans le cadre d’un DiNA cuma, la coopérative cherchait à évaluer la pertinence de répondre à un besoin de main-d’œuvre formulé par certains adhérents. À l’issue de cette réflexion, elle emploie Édouard Lebeaupte, qui arrive d’un atelier de mécanique agricole. Sans bâtiment disponible pour lancer son projet rapidement, elle investit dans un camion atelier. Entre le véhicule (un Fiat Ducato de 45.000km) et le coffret poids lourd, le poste à souder MIG, la servante complète, la facture totale de l’investissement s’élève à 20.800€. Grâce à cela, le mécanicien réalise déjà une diversité d’interventions intéressante pour le matériel de la cuma et celui des adhérents. Quand la nature des travaux l’impose, l’atelier du président de la cuma offre une solution, en attendant, peut-être l’acquisition d’un bâtiment par la coopérative.
La cuma normande facture son nouveau service à 32€/h contre 20€ pour les heures de conduite. Et elle gagne déjà du temps! Édouard enregistre son temps de travail sur myCuma Temps de travaux. Ensuite, le système bascule les heures réalisées directement en facturation. Aussi, trois mois après le lancement, «les adhérents bénéficient d’un salarié disponible pour les réparations, à un coût très intéressant. Tous les mois, ils sont plus nombreux à le solliciter», expliquait déjà Alexandre Lefebvre, président de la cuma. Par ailleurs, le salarié tirait aussi un constat positif de son arrivée en cuma: «J’apprécie le contact avec les adhérents.» Il souligne que la gestion souple de son emploi de temps est un plus. Et il considère comme motivant «d’apporter un conseil sur les réglages ou des astuces pour améliorer les matériels.»
Camion atelier: une solution rapide
Par ailleurs, sur un format différent, plusieurs cuma dans le Pays de Bray, toujours en Normandie, s’étaient tournées vers la solution mobile pour sécuriser un service de maintenance mécanique. «Cela fait trois ou quatre ans que ça fonctionne» et Sébastien Bachelot en retient que du positif. La cuma qu’il préside avait en effet soutenu l’installation d’un entrepreneur spécialisé, équipé d’un camion atelier. «Il semble s’y retrouver, et nous, en tant que responsables de la cuma et des matériels, on s’y retrouve aussi. Tout le monde est content», résume-t-il.
Ainsi, l’entretien des outils du secteur par une personne compétente a gagné en régularité et les cuma disposent d’une solution d’intervention rapide en cas de panne sur le terrain.
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