Fin 2018, les deux bâtiments de la cuma La Cappelloise étaient construits! L’équipe a voulu utiliser les bâtiments et le terrain au maximum. «Il restait un peu d’espace pour créer une aire collective de remplissage et de lavage pour pulvérisateurs. Encouragés par incitations à s’équiper, nous avions prévu l’installation d’un phytobac. En 2019-2020, nous avons fait le choix de réaliser autant que possible nous-même les équipements complémentaires au bâtiment.»
Faits maison
Premièrement, une entreprise a coulé la dalle de béton. «Nous nous sommes chargés de la pose des tuyaux, et de tout l’aménagement», explique Arnaud Parent. Organiser le travail devient un enjeu majeur pour aborder un chantier: «J’envoie chaque fois des mails, plus des messages sms aux adhérents, en demandant toujours une réponse quant à leur disponibilité. En réalité, nous sommes surtout un petit groupe de cinq-six adhérents à ne pas compter nos heures…»
Tout a été mutualisé pour réaliser cette aire de lavage pour les pulvérisateurs individuels avec récupération et traitement des effluents phytosanitaires, comme l’impose la loi. L’avantage est que cet investissement n’est pas une activité, personne ne doit payer pour l’utiliser. Créer une activité pulvérisateur ne faisait pas encore l’unanimité. «S’équiper en commun nécessiterait de disposer d’un salarié compétent. Nous ne voulions pas non plus stocker les produits phyto tant que nous n’avons pas de pulvérisateur en commun.»
La cuma La Cappelloise anticipe les besoins
«Nous avons aussi entrepris le local pour un salarié qui comprend une douche, des toilettes et une salle de repos. Les travaux d’isolation se font quand on a le temps.» Maintenant que la cuma dispose avec son bâtiment d’un cadre satisfaisant, l’équipe a démarré une réflexion sur l’embauche d’un salarié. «Cet employé de cuma devra être polyvalent en élevage parce qu’il n’y a pas beaucoup de travaux à prévoir l’hiver. Nous avons préféré attendre un an encore pour trouver la perle rare, et créer enfin le poste.»
Outre sa salle de réunion à l’étage, le bâtiment dispose d’un atelier de 60m2 avec un espace de rangement pour les pièces d’usure. Chaque année, la cuma achète des outils complémentaires. L’adhérent peut y trouver la scie à ruban, la perceuse à colonne ou le confort de travail qui lui manque à la ferme, et venir bricoler pour lui. «Dès que nous aurons le temps, il faudra venir poser des étagères supplémentaires…»
[Bilan] Ce qui a marché / Ce qu’ils changeraient
+ Ce que chacun doit prévoir en moins à la ferme, face à une réglementation phyto qui se révèle de plus en plus restrictive; la cohésion de groupe.
– La précipitation, comme constaté pour l’équipement photovoltaïque. Bien poser les bases, et faire les choses dans l’ordre, au risque sinon de se faire ralentir ensuite. Savoir qu’il y en a toujours qui se dérobent, ou qui ne s’investissent pas au même niveau que le noyau dur…
Enfin, autres exemples de bâtiments en cuma dans les Hauts-de-France:
Un centre névralgique et un cadre de vie pour la cuma.