Avec un parc matériel viticole quasiment complet - il ne manque que l’écimeuse et le pulvérisateur - la cuma du Bourdaric occupe une certaine place dans la vie des exploitations, mais aussi sous les hangars des adhérents ou dans les cours de fermes pendant l’hiver. Seules les machines à vendanger étaient remisées à la cave coopérative, mais celle-ci a fusionné. Son activité s’est déplacée à quelques kilomètres et l’occupation du bâtiment historique est devenue précaire. «Il faut trouver de la place.»
Gilles Faure et Guillaume Jouve, président et vice-président, ont porté un projet d’une nature nouvelle: un bâtiment pour la cuma. La construction est onéreuse, cela induit une charge de structure trop importante. Alors, si quelqu’un pouvait construire pour la cuma, l’opération serait plus avantageuse. Après un rapide tour d’horizon, le montage s’avère finalement assez simple.
Pour le terrain, la cuma trouve un accord avec la coopérative pour 4.000m² pris sur une parcelle initialement vouée à l’épandage des effluents viticoles. La cuma du Bourdaric aura en charge le terrassement et les longrines. Enfin, le constructeur procède à l’édification du bâtiment et installe sur sa couverture des panneaux photovoltaïques; le reste, bardage, dalles, portes et aménagements divers, sont à la charge de la cuma.
Panneaux solaires et locations à la cuma du Bourdaric
Un bail emphytéotique de 30ans portant sur le terrain lie la cuma du Bourdaric et le constructeur. À l’issue de celui-ci, le bâtiment reviendra en pleine propriété à la cuma. En attendant, elle dispose du volume abrité, 600m² au sol, et bien sûr de l’aire de manœuvre. «Il y a plus de place qu’il n’en faut», remarquent les deux responsables. Quelques restrictions accompagnent toutefois l’usage du bâtiment et porte sur la sécurité incendie: pas d’entreposage de foin ni de combustibles, tandis que les soudures et perçages sur la structure sont soumis à autorisation préalable.
Certes, un autre montage est possible, mais il apparaissait plus lourd. La cuma aurait pu réaliser toutes les démarches, construire et équiper le toit de panneaux. Certainement plus rentable, cette formule mobilise davantage de capitaux, oblige à la création d’une autre structure pour les revenus provenant des panneaux, et induit une gestion continuelle en lien avec la production d’électricité. En somme, du rentable mais des astreintes supplémentaires.
Ici, avec le service apporté et les démarches évitées, l’opération reste économiquement intéressante et, compte-tenu de la subvention régionale reçue, le hangar revient à 45€/ha de vigne par an pendant 15ans, incluant une aire de lavage inexistante auparavant. «Pour les deux machines à vendanger, c’est le top!» pour les cinq bennes à vendanger aussi.
Quelques phases de construction furent délicates, mais seront vite oubliées. Maintenant, le matériel est à l’abri pour l’hiver. En saison, la cuma reprendra son fonctionnement initial avec retour chez le responsable; un petit coup d’œil bien utile d’autant que le hangar dispose aussi d’un atelier et d’un bureau.
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