La cuma des Eleveurs du Tremblay (Maineet-Loire) a équipé un Claas Axion 850 (270 ch). « Il est arrivé en février 2014, explique Bertrand Delanoé, le président, suite au passage à un chantier de semis en six mètres. » Il sert également aux préparations de printemps avec la herse rotative en solo, à la destruction de couverts et au déchaumage. « Le télégonflage nous a semblé intéressant pour préserver le sol au semis, et circuler sur la route avec un combiné très lourd sans endommager les pneus. Comme ce tracteur était équipé d’origine d’un compresseur pour le freinage, l’investissement était raisonnable, environ 5 000 € pour un tracteur qui en vaut 150 000. »
Bonne réactivité
Les salariés ont installé le kit de télégonflage Dynapneu, avec leur fournisseur local de pneus (Profil+). « Il faut compter une trentaine d’heures », précisent Pierre-Antoine Hoinard, le responsable de l’équipe et Alexandre Ferron, autre chauffeur. Le fonctionnement est simple : « Avec le fournisseur, nous avons défini les pressions nécessaires par type de chantier. En début de travail, nous rentrons une valeur route et une valeur champ, par exemple 2,2 et 0,8 bars pour le combiné. Il suffit ensuite d’appuyer sur la touche correspondante. » La réactivité est jugée suffisante : « En arrivant dans le champ, le dégonflage est très rapide. En revanche, le regonflage est plus lent, il faut anticiper en lançant le mode route 5 à 7 minutes avant la fin du travail, pour avoir regagné 1 bar au moment où on sort du champ. »
Rentable après 3 000 H
Yves Durand (Marne) est quant à lui un des premiers agriculteurs français à avoir équipé tracteur et remorque d’un système de télégonflage. « Cela fait 20 ans que je travaille des terres argileuses drainées en techniques culturales simplifiées (TCS). Je cherche à respecter mes sols le mieux possible », explique-t-il. Pour limiter le tassement, l’exploitant qui cultive 200 ha pratiquait le jumelage. Mais après avoir eu vent de l’existence du télégonflage en Allemagne, il a décidé de tester la technique. Et de compléter : « Aujourd’hui, la plupart des agriculteurs travaillent avec une pression de compromis. Les pneus ne sont pas assez gonflés sur la route, ce qui entraîne une surconsommation, et trop dans les champs, ce qui provoque du patinage. Sur le boîtier placé dans la cabine, je peux déterminer trois pressions différentes : essieux avant, arrière et remorque, avec deux réglages pour chacune, route et champ. Pour cela, j’ai pesé tous mes outils et défini des pressions optimales. Il me faut 3 minutes pour passer de 0,5 à 2 bars avec le tracteur et la remorque. Cet équipement représente un coût total de 15 000 €, mais il peut être bien inférieur si l’agriculteur se contente d’un compresseur de freinage pneumatique. Mon télégonflage m’a rapporté sur plusieurs plans : la vente du jumelage, la préservation du sol, une moindre usure des pneus, une économie de 10 % sur le carburant… Le retour sur investissement est réalisé sur 3 000 h d’utilisation. »