D’entrée de jeu, les administrateurs posent le décor, «sur l’emploi, il ne faut pas avoir peur, il y a des besoins dans nos groupes». En plus de son message d’encouragement, Guillaume Thouroude, à la tribune pour sa dernière assemblée générale de la fédération, a aussi rappelé l’expérience de sa cuma qui a osé. Sans avoir les engagements suffisants pour un temps plein, elle a recruté un salarié dont l’activité s’est vite développée, celle de la cuma tout entière dans son sillage (Article «Oser» des éditions spéciales de Basse-Normandie, accessibles aussi sur entraid.com). Pour insister sur ce sujet stratégique et d’actualité pour les cuma, les orateurs ont balayé le rapport d’activité avec le prisme de l’emploi. Il en a été de même pour la petite dizaine de témoignages de cuma sélectionnée par l’équipe de la fédération pour illustrer les présentations, dont celle de la cuma de la Joigne, représentée par Sylvain Lebéhot.
Sur les chapeaux de roues
Pour le lancer, Nathalie Pignerol, animatrice dans la Manche plaisante: «L’emploi, ça fait 10ans qu’on en parle, mais maintenant c’est une réalité à la cuma de la Joigne.» Et finalement, «ça s’est fait assez vite», répond le président de la cuma. Alors que «je sentais qu’il y avait un besoin qui s’exprimait dans le groupe», se souvient-il, l’étincelle aura été ce jeune «qui a toqué à la porte de la cuma». C’était en février. «En avril, il était embauché!» Entre temps, trois adhérents s’étaient engagés, ce qui a été déterminant dans la réalisation du projet qui profite à un groupe beaucoup plus large. «Au bout de dix mois, notre salarié a effectué presque 1.400heures, chez onze adhérents», souligne Sylvain Lebéhot, en constatant par ailleurs que la cuma toute entière change de braquet et de visage, avec de la prestation complète, un bâtiment, entre autres projets qui se dessinent. Quant à l’objectif d’atteindre un temps plein salarié, «il n’est pas loin d’être atteint! Et s’il faut une personne en plus ensuite…», le président ne semble pas effrayé par cette idée.
Diversification des métiers
Nathalie Pignerol rebondit en listant l’éventail des métiers dont ont besoin les groupes, et souligne la nouvelle possibilité de développer la mise à disposition grâce à la reconnaissance de la qualité de groupement d’employeurs des cuma. A la cuma de Losque où la tournée de désilage n’occupe que 2/3 d’un temps plein, proposer le complément sur les exploitations permet aux responsables d’espérer fidéliser plus facilement l’opérateur.
Avec 105 emplois permanents dans les cuma de Basse-Normandie, la fédération a atteint un objectif. Ses responsables sont néanmoins convaincus qu’il est possible d’aller plus loin, notamment grâce à cette nouvelle opportunité. Les cuma qui croient en l’avenir n’ont plus qu’à. A en croire le dynamisme des investissements, repartis à la hausse dans les cuma bas-normandes en 2017, elles sont assez nombreuses.
La fédération régionale travaille aussi sur l’emploi en cuma. A lire ici : Le groupement d’employeurs pour une nouvelle impulsion