« Les filières pommes de terre, fruits et légumes sont au pied du mur énergétique, lance conjointement les représentants des ces trois filières. Ils font face à l’explosion du coût de stockage de leurs récoltes, lié aux prix de contrats électriques ‘stratosphériques’ proposés actuellement. »
Stockage en chambres froides
Ils expliquent que « le stockage des récoltes en chambres froides est très majoritairement dépendant de l’énergie électrique (ventilation, groupe froid), élément central du modèle économique de nombreux producteurs de pommes de terre (consommation et plants) ainsi que de fruits et légumes (carottes, pommes, poires, kiwis…). Il permet d’approvisionner le marché tout au long de l’année dans des conditions de conservation optimales (0° à 8°), palliant parfois même des retraits de substances actives utilisées jusqu’à présent pour la conservation. »
Selon leurs études, la moitié voire les trois quart des agriculteurs sont en cours de renégociation de leurs contrats énergétiques. Ils concernent majoritairement des puissances supérieures à 6 kVA soit 33 kW. « Puissances actuellement inéligibles au bouclier énergétique mis en place par le gouvernement », précise les quatre signataires du communiqué (1).
Un bouclier tarifaire pour les agriculteurs?
« En passant en moyenne de 50-60 €/MWh à 550-600 €/MWh, les surcoûts sur les produits stockés engendrés par cette explosion du prix ne sont à ce jour, ni couverts par les prix de contrat, ni par les prix du marché », font-ils remarquer. « Dans un contexte inflationniste global pour l’agriculture, les producteurs s’interrogent sur leurs capacités réelles à assumer financièrement les surcoûts vertigineux du stockage au froid.
Face au risque de voir des équilibres économiques être profondément ébranlés, les représentants des filières pommes de terre et fruits et légumes « réitèrent collectivement et avec la plus grande fermeté leur demande au gouvernement d’ouvrir à toutes les exploitations agricoles le bénéfice du bouclier tarifaire (TRV) pour les puissances raccordées supérieures à 36 KvA. »
Un coût de stockage de 8 à 28€/t
Pour rappel, pour la conservation de pommes de terre de consommation, selon l’UNPT, « l’augmentation moyenne du prix de l’électricité en 2023 pour les bâtiments de stockage raccordés à des puissances de plus de 36KVa sont de +500%. C’est en moyenne un coût de stockage à la tonne (en groupe froid) qui passerait ainsi de 8€ tonne à 28€ tonne.
Quant à la filière des plants, « ramené à l’hectare de production de plants, le coût moyen de l’électricité passe de 1 102,68 €/ha en 2022 à 2 150,23 €/ha en 2023. En 2023, l’électricité
pourrait représenter près de 14 % du total des coûts de production contre 7,6 % en 2022. »
Pour la conservation des pommes et des poires, « le coût moyen du stockage pour 2023, avec de nouveaux contrats passerait de 0,02 € à 0,1 € /kg, soit une hausse de 400%. »
(1) UNPT (union nationale des producteurs de pommes de terre), la FN3PT, (fédération nationale des producteurs de plants de pommes de terre), la fédération nationale des producteurs de fruits, et Légumes de France.
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