A priori, sujet logique en utilisation collective, le broyage de végétaux se révèle assez présent en Grand Est. Toutefois, il regroupe des situations contrastées. En effet, entre la gestion des refus d’herbe, de la paille, des résidus de récolte en été ou encore des couverts végétaux ou des cannes de maïs grain, le bon broyeur en cuma n’est pas toujours évident à trouver d’où une multitude de situations.
Broyeur en cuma: un marché tous azimuts
Tout d’abord, il existe une grande diversité de broyeurs de végétaux, avec des spécificités de coupe, des profils de pièces travaillantes, des positions d’attelage et des niveaux de robustesse différents. En outre, l’analyse des 275 broyeurs (hors matériel spécifiques forestier) du Grand Est classe les appareils en deux grandes familles. D’une part le broyeur à axe vertical (47% des outils en cuma dans le Grand Est). D’autre part le broyeur à axe horizontal (53% des broyeurs des cuma du Grand Est).
Premièrement, le broyeur en cuma est quasiment toujours acheté neuf. Ensuite, la largeur de travail tous modèles confondus s’affiche à 4,5m.
Entrons plus en détails dans les types portés ou semi-portés, repliable ou non…
Broyeurs à axes horizontaux
Cette famille de machines se révèle la plus ancienne dans les cuma. Elle se compose de deux catégories: herbagère et grandes cultures.
Souvent à fléaux ou à cuillères, avec un rouleau de rappui, les modèles herbagers valent moins de 12.000€. Ils servent à l’entretien des refus, et à du nettoyage occasionnel. Beaucoup de modèles vont de 2,8 à 3,2m fixe pour respecter les conditions de circulation. Et certains sont équipés d’un système de translation permettant l’approche plus facile des clôtures ou des arbres.
En secteur de grandes cultures, des modèles anciens de 4 à 4,8m, avec des systèmes de transport en long, subsistent encore pour une utilisation moindre et occasionnelle. Plus récemment, quelques cuma se sont tournées vers des modèles portés plus larges, composés de deux éléments de 2,4 à 3,1m repliables verticalement au transport. Ces modèles représentent un investissement de moyen d’environ 22.000€ pour une largeur de 6m. Une catégorie où la marque Desvoys demeure la plus présente, avec 50% des 34 machines en parc. Considérés comme polyvalents sur différents résidus de cultures, ces modèles sont essentiellement présents en zone de plaine céréalière.
Broyeurs à axes verticaux
Derrière ce terme, on trouve des broyeurs fixes légers pour l’herbe jusqu’à des modèles repliables grandes cultures de 6 à 7m à 5 rotors. La première vague d’achat, il y a environ 10ans, a vu l’arrivée des modèles trois rotors en 4,5 à 4,8 m. Ils avaient l’avantage d’être semi portés et au gabarit routier. Depuis, les besoins et les tracteurs ont évolué et souvent les renouvellements vont vers des modèles 6m en cinq rotors.
Équivalents en prix à largeur égale avec des modèles à axe horizontal, le débat du choix va porter sur les conditions de travail et les produits à gérer. Mieux en suivi du sol, ces modèles restent cependant sujets à de grosses pannes dans des conditions herbagères et mixtes difficiles, comme le montre les GPR qui constatent 20 à 25% de charges d’entretien. Autre bémol, celui de la polyvalence dans des masses végétales importantes ou des résidus résistants comme des cannes de maïs grain avec des effets d’andainage si les couteaux sont vieillissants.
Les marques sont nombreuses
Globalement, Desvoys compte 28% des parts de marché en Grand Est, tous modèles confondus. Cependant, presque 20 marques se disputent ce marché. En outre, Gyrax, Woods et Kuhn sont les outsiders. Et on pourra aussi rencontrer des modèles moins chers de construction italienne ou autre.
Par ailleurs, Desvoys propose une gamme avec des appareils à axe vertical ou horizontal. Ce qui n’est pas le cas avec des marques d’importation comme Schulte, Woods ou Bednar.
À noter la répartition géographique quasi exclusive des appareils de 6m et plus sur les départements de Champagne-Ardenne. Ils regroupent à eux seuls 90% des 60 modèles en parc. En revanche, très peu de groupes font le choix de modèles 7 à 8m. Des outils qui perdent en polyvalence et nécessitent de gros engagements pour trouver leur rentabilité.
Broyeur en cuma: quelle tendance pour demain?
Il n’est pas évident de prédire si ce genre de machines va continuer son développement en raison des changements d’assolement et avec l’apparition de la méthanisation. De plus, la nouvelle PAC peut aussi influer sur la régularité des besoins.
Il faudra donc être vigilant entre l’augmentation du groupe pour trouver comment rentabiliser des outils qui valent aujourd’hui plus de 5.000€/m en grande largeur et le suivi pour éviter de mauvaises surprises en entretien.
Réfléchir à un règlement intérieur précis est un élément de stabilité pour utiliser sereinement un broyeur en cuma.
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