La frcuma Grand Est a analysé les achats d’andaineur en cuma de son territoire. Tout d’abord, les andaineurs font une avancée marquante dans les cuma par l’angle de la qualité du fourrage. Ensuite, le modèle à rotor unique ou double est historiquement le standard. Mais on lui trouve parfois le défaut de ne pas assez préserver les fourrages fragiles et de ramener les cailloux. D’autres concepts apparaissent pour permettre des utilisations plus diverses, notamment pour gérer des légumineuses.
1 / Les achats d’andaineur simple rotor et double rotor en cuma
Le Grand Est présente la particularité de compter un nombre assez important de modèles simple rotor utilisés dans la chaîne de récolte du chanvre. En effet, l’Aube regroupe plus de 30 machines dans des cuma organisées de la fauche au pressage sur cette production spécifique. Trois marques monopolisent ce marché: Claas, Kuhn et Krone avec des modèles en moyenne de 4,2m. Comptez 1.700€/m pour le prix d’achat moyen des andaineurs mono-rotor en cuma.
Cependant, les modèles à double rotor restent très majoritaires dans les cuma du Grand Est. Ils représentent près des deux tiers des 210 andaineurs en parc. De plus, la famille des andaineurs à deux rotors compte une plus grande diversité de modèles et de largeurs:
- 48 modèles de 6 à 6,5m achetés en moyenne 15.146€.
- 46 modèles de 6,6 à 7,5m achetés en moyenne 18.120€.
- 36 modèles de 7,6 à 8,5m achetés en moyenne 20.040€.
- 8 modèles de plus de 8,5m valant en moyenne 24.677€ (plus de 30.000€ pour les plus gros).
Au global, le prix d’achat moyen d’un andaineur à double rotor en cuma s’affiche à environ 2.500€/m de travail. Avec une tendance à la hausse. Sur ce marché, Kuhn est leader avec 44% des ventes. Suivent Claas et Krone avec respectivement 20 et 13% de part de marché. Cependant une érosion semble apparaître sur les achats récents avec finalement 4 à 5 marques qui trouvent leur clientèle. Les choix techniques sont différents allant du modèle trainé 2 rotors, à l’andaineur central ou latéral. La question du volume et des largeurs de fourrage à regrouper oriente les achats. Le lien avec les autres outils de la chaîne fenaison et l’utilisation en fourrage sec ou vert est aussi à faire.
2 / Les achats d’andaineur à soleils en cuma
Les changements de systèmes fourragers, les tailles de chantier, l’augmentation des surfaces de légumineuses sont des vecteurs de nouveaux concepts d’andaineurs en cuma. On observe notamment une implantation des andaineurs à soleils en Haute-Marne, en Meurthe-et-Moselle, en Meuse et dans les Vosges. Ces outils ont en moyenne 4 ans.
En outre, il s’agit principalement de marques italiennes: Tonnuti, Enorossi, Sitrex, etc. Concernant les prix d’achat des andaineurs à soleils en cuma, ils varient de 8.000€ pour un modèle simple porté à 23.000€ pour des outils de 24 soleils en V. Des matériels choisis pour leur simplicité, mais qui demandent une prise en main pour les valoriser au mieux. De plus, la polyvalence des andaineurs à soleils trouve des limites en fourrage mi-sec.
3 / Les andaineurs à tapis
A l’opposé, les constructeurs d’andaineurs à pick-up et tapis de transfert sont arrivés dans les cuma avec souvent des soutiens d’aides PCAE sur la qualité de l’herbe. Plus récents avec seulement 2 ans d’âge moyen, ils permettent à certains groupes, principalement en Haute-Marne, de gérer des surfaces très importantes. On notera que seules 2 marques sont présentes sur ce sujet: Roc et Kuhn.
Concernant le prix d’achat d’un andaineur à tapis, le Kuhn Maxx Merge avoisine les 55 à 60.000€. De leur côté, les modèles Roc atteignent des sommets avec 80 à 85.000€. Avec des volumes annuels de 300 à plus de 600ha, il est cependant possible de garder des tarifs de 12 à 15€/ha. Mais il faut reconnaître que ce sont souvent des opportunités d’aides à 60% qui ont incité les groupes à franchir le pas et qu’il faut de grosses fermes pour atteindre ces volumes annuels.
En outre, les cuma concernées ne regrettent cependant pas leur choix. Même si elles reconnaissent que dans des céréales immatures type seigle, ou avec des tiges de grandes longueurs ces appareils peuvent aussi avoir des limites. A noter l’apparition dans quelques projets de versions à peigne (Elho twin) en V, qui sont un intermédiaire entre valeur d’achat et possibilité de gérer des fourrages fragiles.
En résumé, l’andaineur est un élément vecteur de qualité dans la chaîne de récolte. Il est finalement responsable de ce qui va passer dans l’outil de finalisation de la récolte (ensileuse ou presse). Et il s’adapte progressivement aux chantiers devenus toujours plus performants.
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