Que retenir des achats de télescopique, et plus généralement des automoteurs de manutention, par les cuma du Grand Est? Tout d’abord, avec à peine une centaine d’unités en parc, ce n’est pas le matériel le plus présent dans les cuma de la région. En effet, les fermes d’élevage en possèdent souvent un, et même parfois deux, pour les tâches quotidiennes et l’organisation collective peut trouver ses limites. En outre, la classification des travaux prioritaires à faire et l’organisation du quotidien sont des éléments à clarifier avant ce type d’achat.
30 à 35 k€ pour un télescopique d’occasion
Ensuite, la différence entre les zones d’élevage et de grandes cultures reste assez nette. Dans l’Aube et la Marne, les achats sont plus nombreux avec 40% de l’effectif régional. Ainsi, cette zone concentre la quasi-totalité des achats en occasion. Ce qui peut s’expliquer par des besoins axés sur les cultures: la manutention de grain, d’engrais et dans certains groupes la diversification en culture de chanvre par exemple.
Ainsi, l’objectif de 600h annuelles étant difficile à atteindre sans activité d’élevage, l’achat d’un télescopique d’occasion est alors retenu. Le prix d’un télescopique d’occasion varie dans ce secteur de 30 à 35.000€.
D’autre part, on dénombre dans les autres départements 4 à 15 machines avec des profils de groupe variés. Il peut s’agir d’un noyau d’exploitations de taille moyenne qui ne font que les travaux lourds avec le chargeur collectif et qui utilisent un tracteur/chargeur personnel pour leurs tâches quotidiennes, ou de groupes restreints de 3 ou 4 exploitations ayant peu de distances et qui peuvent se compléter dans leurs besoins.
D’une manière générale, des groupes décident d’arrêter quand l’un des adhérents dépasse la moitié de l’activité totale et que le rapport entre disponibilité devient moins favorable pour lui.
Manitou et JCB représentent 60% des achats de télescopique
Par ailleurs, Manitou arrive sans conteste en tête des ventes dans les cuma du Grand Est. D’ailleurs, la part de marché de Manitou au niveau régional atteint 37%. Elle dépasse même les 40% dans l’Aube et la Haute-Marne, grâce à un réseau agricole identifié et reconnu depuis longtemps.
Derrière, la part de marché de JCB avoisine les 22% avec des machines souvent bien équipées. Toutefois le prix d’achat moyen d’un télescopique JCB en cuma dépasse les 83.000€. Sur le même secteur, le prix d’achat moyen d’un télescopique en cuma s’affiche à 77.100€ (toutes marques confondues).
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Ensuite, Merlo réalisent environ 15% des ventes dans les cuma du Grand Est. D’autres acteurs comme Kramer ou Massey Ferguson complètent le marché avec quelques exemplaires vendus.
Et la location?
A noter l’apparition d’un ou deux modèles Bobcat en location par la centrale d’achat Camacuma. La proposition faite aux cuma: louer un télescopique sur une période de 3 à 5 ans, pour des volumes à choisir entre 300 et 1.200h, avec une machine suivie et entretenue par le réseau du constructeur. Cette formule peut trouver son public dans des groupes qui ont des incertitudes sur le long terme ou qui veulent connaître à l’avance le prix de revient.
Ainsi, le plus souvent, l’achat d’un télescopique en cuma se finance avec un prêt sur 7 ans. La réflexion étant que l’outil doit se payer en 4 à 5.000h. Toutefois, pour les utilisations assez intensives, il n’est pas rare de voir des stratégies de renouvellement à 3 ou 4 ans avec 2.500 à 3.000h au compteur. Cela peut s’avérer judicieux pour garder une côte d’occasion intéressante.
Enfin, l’âge moyen d’un télescopique actuellement en parc dans une cuma du Grand Est s’affiche à environ 6 ans.
Achats de télescopique: des prix en hausse
Ainsi, l’automoteur de manutention en cuma « type » des dernières années correspond à un télescopique de 7m avec une capacité de 3,5 à 4t et souvent motorisé en 120 ou 130ch. Si comme dit précédemment le prix d’achat moyen s’établit à 77.100€ sur la période 2018-2021, il faut souligner que ce prix progresse de 10% par rapport aux trois années précédentes.
Actuellement, le développement de grosses structures et les besoins d’efficacité sur certains chantiers peuvent amener à réfléchir à la gamme supérieure en termes de capacité. Voire de se reposer la question de la conception du chargeur. En outre, quelques cuma s’orientent vers des automoteurs articulés à cabine centrale. Des machines qui peuvent constituer une alternative à l’agro-chargeuse, située assez nettement au-dessus en capacités, mais aussi en tarif.
La cohérence avec les bâtiments est aussi un facteur de choix sur le gabarit de l’outil, sa hauteur de cabine et sa visibilité. L’apparition d’autres activités comme la méthanisation peuvent aussi amener à des réflexions plus globales sur les véhicules de manutention. Finalement, on constate que le chargeur automoteur n’est pas la solution unique, avec le retour des chargeurs ou de lames frontales sur des tracteurs de forte puissance et la déclinaison agricole de chargeuses industrielles. Autant d’éléments qui peuvent relancer des réflexions collectives différentes.
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