Souffrance animale dans les abattoirs: la commission d’enquête parlementaire rend ses conclusions

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Souffrance animale dans les abattoirs: la commission d’enquête parlementaire rend ses conclusions

Olivier Falorni, député de la Charente-Maritime, a présidé la commission d'enquête parlementaire.

Des canetons broyés, des bovins ou des porcs saignés alors qu'ils bougent encore, un agneau écartelé vivant... ces images choc de souffrance animale dans des abattoirs avaient conduit à la création d'une commission d'enquête parlementaire au printemps. Elle dévoile ses propositions mardi.

Parmi les pistes esquissées pendant les trois mois d’audition: l’amélioration de la formation des personnels et des contrôles vétérinaires, mais aussi la question de la mise en place d’une vidéosurveillance. En quelques mois, l’association L214, qui milite pour le bien-être animal et prône une alimentation végétarienne, a publié sept vidéos, tournées en caméra cachée dans des abattoirs français: ces images, souvent insoutenables, d’animaux en grande souffrance, ont conduit des abattoirs à fermer, au moins provisoirement, et à être condamnés pour « mauvais traitement envers un animal ». Des contrôles menés par l’administration, après ces vidéos choc, ont montré des manquements graves sur 5% des lignes d’abattage de 259 abattoirs français inspectés (sur 263) au mois d’avril. Trois établissements avaient été fermés. Ces images ont surtout suscité un émoi tel qu’une commission d’enquête parlementaire a été créée, multipliant pendant trois mois les auditions de ministres, dirigeants d’abattoirs, vétérinaires, membres de l’administration, syndicalistes agricoles, dignitaires religieux, chercheurs et représentants d’associations de défense des animaux pour déterminer ce qui peut être amélioré. Les investigations de la commission présidée par le député Olivier Falorni (Radicaux de gauche) ont notamment porté sur la formation du personnel d’abattoir, jugée insuffisante. Ces salariés ont besoin d’une solide formation « initiale et continue », a ainsi estimé le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, mais aussi d’un suivi pour « faire évoluer les carrières » et rendre le métier plus attractif.

Vidéosurveillance

Au cœur des discussions a également figuré la vidéosurveillance. Doit-on ou non installer des caméras pour contrôler les opérations et les installations dans les abattoirs? Si les principaux syndicats agricoles s’y sont déclarés opposés, les associations de protection des animaux ont demandé davantage de transparence sur le fonctionnement des abattoirs. Mais des éleveurs, qui aimeraient eux aussi avoir un suivi des animaux qu’ils emmènent à l’abattoir, ont également appuyé cette demande de transparence au travers par exemple de comités d’éthique. Quid du rôle et des effectifs pour les inspections de l’administration? Les auditions ont montré que l’accent est davantage mis sur la surveillance sanitaire que sur le bien-être animal. « Il est possible que la réduction des effectifs, de moins 20% dans l’administration, ait eu comme conséquence un allègement du nombre et de la fréquence des contrôles en protection animale », a reconnu Laurent Lasne, président du Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire (SNISPV). Comment rendre l’étourdissement des animaux plus efficace, se sont également interrogé les députés. De nombreuses séquences vidéo de L214 ont montré  des animaux mal étourdis qui continuent donc à souffrir pendant les opérations d’abattage. Et c’est plus lié à des questions de formation qu’au respect de pratiques religieuses juives ou musulmanes, qui imposent de ne pas étourdir l’animal, a expliqué le chef du bureau central des cultes au ministère de l’intérieur Arnaud Schaumasse. « Le principal problème est le non-respect des procédures établies et non que l’abattage se fasse ou non selon un rite religieux », a-t-il dit. Parmi les autres pistes explorées par la commission figure la modernisation des plus petits abattoirs en investissant dans du matériel permettant d’assurer un abattage plus efficace et plus rapide et donc d’améliorer le bien-être animal.

Paris, 19 sept 2016 (AFP)

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