Les données recueillies auprès de 34 cuma employeuses de Vendée (74 salariés) donnent un aperçu du montant réel des charges salariales. Dans ce domaine, deux typologies principales de salariés se distinguent selon Frédéric Duval, animateur emploi à l’Union des cuma des Pays de la Loire: 1) les salariés affectés à la conduite des matériels et éventuellement à leur entretien courant; 2) les mécaniciens qui assurent les réparations et l’entretien complet des matériels.
En quête de mécanos
Dans la première catégorie, les cuma parviennent en général à trouver «chaussure à leurs pieds». Certes, les exigences requises pour la conduite de matériels et leur parfait réglage, ne sont pas minces. Cependant, une fraction importante de jeunes désire conduire les engins agricoles. Ces candidats sont le plus souvent titulaires d’un CAP ou Bac Pro. Plus rarement d’un BTS. Pour la moitié des cuma, le coût médian d’un chauffeur va 20 à 23€ par heure. Dans la catégorie des mécaniciens, la moitié des cuma ont un coût médian de 25 à 31€/h (coût d’atelier inclus).
La différence de charges salariales correspond au niveau de qualification de plus en plus élevé exigé pour devenir mécanicien agricole et le fait que leur profil soit très recherché sur le marché de l’emploi. Certains employeurs sont même amenés à faire de la surenchère pour attirer le salarié recherché, notamment lorsqu’il s’agit de candidats expérimentés. «Soit le salarié mécanicien que l’on a trouvé vient d’une ETA, d’une concession ou bien alors d’une autre cuma…», résume un président de cuma. Ce dernier scénario risque naturellement de susciter quelques antagonismes entre cuma. Un cas de figure que l’on rencontre dans toutes les TPE.
Moins de 100% des heures affectés
Le prix horaire facturé par la cuma ne correspond pas bien sûr à ce qui rentre dans la poche du salarié. L‘employeur doit supporter les charges sociales mais aussi les frais de gestion du poste de salarié (ex : élaboration des fiches de paie) et les frais généraux imputables à sa présence. Enfin, il est difficilement envisageable d’affecter 100% du temps du salarié à des travaux facturables à l’adhérent, ex : temps de formation, de réunion, rangement… La valeur de ces heures non affectées doit ensuite être répartie au prorata des heures facturées. Dans les cuma vendéennes, le taux d’affectation s’élève à 96%, soit 1.546 heures affectée sur un total de 1.607 heures travaillées.
Une grande échelle salariale A titre indicatif, un salarié «chauffeur-mécano», avec 3 à 5 ans d’expérience, payé sur une grille indiciaire au coefficient 150, touchera 11, 34€/h brut, soit 1400€ net par 12 mois. Un mécanicien expérimenté, au coefficient 170, sera rémunéré 12,40€/h brut, soit 1500 € net; un chef d’atelier au coefficient 200, entre 13 et 16 € selon l’expérience, soit 1650 à 1800€ net mensuel. A noter: en plus des rémunérations, certains employeurs optent pour des dispositions complémentaires tels que les tickets repas (pris en charge par les deux parties) ou des bons cadeaux. L’avantage de ces mesures pour l’employeur est qu'elles ne sont pas soumises à des charges sociales. |