Un salon dans le salon. Le Sia’Pro s’est déroulé durant trois jours, du 23 au 25 février 2025, au sein même du Salon international de l’Agriculture. Si les conférences ont fait le plein, les allées sont restées calmes. Retour sur le Sia’Pro et Telespazio, une entreprise qui souhaite répondre aux besoins de contrôle de l’enherbement.
6000 visiteurs au Sia’Pro en 2025
Au Sia’Pro, le visitorat était mentionné de « qualifié » par des exposants. Les organisateurs Comexposium et Ceneca ont communiqué une fréquentation de 6000 visiteurs professionnels. Soixante exposants étaient présents et une vingtaine de conférences étaient organisées.
Côté stands, il y en avait pour tous les besoins. Des drones ABot et Agrodrone à la télédétection d’Airbus, du photovoltaïque d’Irisolaris à Valorem, de Bugnot à Run-Chicken, etc. On parle ici entre PME ou directement au producteur agricole. À l’image de Telespazio. Cette entreprise développe des solutions de télédétection d’adventices par drone pour répondre aux besoins de contrôle de l’enherbement. Elle semble particulièrement réussir sur le Datura.
Leonardo + Thales = Telespazio star du Sia’Pro
Telespazio exposait au SiaPro 2025 ses dernières avancées en termes de teledetection par drones des adventices réglementaires et des déchets en parcelles.
« Nous développons un algorithme et son intelligence artificielle indépendamment pour chaque adventice à cibler, décrit Sandrine Chaillout, responsable marketing. Datura, morelle ou encore chardon, chacune a sa propre solution. Nous nous adressons à des filières, coop, négoce ou moulins par exemple, au travers de deux solutions. La première est le survol par drone en pré-récolte, par exemple pour détecter du datura quand le maïs commence à sécher. Des opérateurs se rendent ensuite à pied dans les parcelles, smartphones en main avec géolocalisation précise des plantes à arracher manuellement ».
La seconde solution est un survol à un stade de culture jeune pour intégrer la géolocalisation des adventices à une pulvérisation ciblée.
Tuer le datura
Le datura est la cible historique de Telespazio, qui compte une centaine de clients en France pour 60 000 ha couverts, dit l’entreprise.
« Pour certains contrats de quinoa, le survol est imposé pour le datura, précise-t-elle. Le service est géré sur la rotation avec les autres cultures. En fonction des surfaces, il coûte de 50 à 70 €/ha. Puis chaque client choisit la répartition pour cet effort financier, de l’amont à l’aval de la production ».
Nettoyage en vue
Un autre service commercialisé par cette joint-venture italo-française est GeoCleanCrop. Cette fois, la télédétection au drone concerne le repérage et la géolocalisation de « déchets ». Plus particulièrement de corps étrangers, déchets et débris végétaux, dans les cultures de légumes feuilles.
Le séneçon dans le viseur de Telespazio, présent au Sia’Pro
Le nouveau développement de Telespazio concerne le séneçon, qui contient un alcaloïde toxique. « Il y a des pertes en plantes aromatiques et médicinales. Mais l’adventice est aussi problématique sur épinards et d’autres cultures dans le cas de la récolte mécanisée. Le seuil d’acceptabilité est très bas ».
Le ciblage de la cuscute est aussi à l’étude.
Sélection à la multiplication
Autre développement de l’entreprise romaine, l’anomalie de forme par détection de différences sur le phénotypage. Une problématique prégnante en multiplication de semences. « L’objectif est ensuite de rapidement aller arracher avant la floraison pour ne pas polluer la production avec un mauvais pollen ».
D’autres pointures de l’agriculture de précision étaient présentes dans ce Sia’Pro. Et d’autres encore sur l’espace de La Ferme Digitale, par exemple, au SIA. « Cette colocalisation a renforcé́ la dynamique de la Semaine de l’Agriculture française en créant une véritable synergie entre les différents acteurs du secteur », se félicite l’organisation du Sia’Pro.
Le Sia’Pro reconduit en 2026
« Je suis heureux d’avoir pu voir des exposants motivés et des visiteurs intéressés. Pour moi, le contact humain est indispensable, il n’est pas seulement un engagement financier, il n’est pas seulement une promesse commerciale, il est le début essentiel de la confiance, analyse Jérôme Despey, président du Sia et de Sia’Pro et Président du Ceneca. Ce grand rendez-vous « B2B » s’impose comme la nouvelle marque événementielle d’une agriculture qui avance. Le rendez-vous est déjà pris en février 2026 pour une troisième édition qui confirmera une nouvelle fois la pertinence de réunir dans la même unité de lieu et de temps tout ce qui peut concourir à relever les défis rencontrés par le monde agricole. »
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