Avec 97 adhérents et plus de 35 sections, la cuma de Vigy, près de Metz en Moselle, est ce que certains pourraient appeler une «grosse cuma». Elle moissonne plus de 600 ha et couvre 1000 ha avec sa section semoir monograine. «Pour l’herbe, c’est plus difficile à quantifier, estime Sébastien Ecker, le président, mais avec l’auto-chargeuse, on peut répondre à la demande.»
Créée en 1981, la cuma a embauché un salarié dès 1982. Aujourd’hui, sa philosophie réside dans «le service complet avec chauffeur». L’équipe est composée de deux salariés et d’un stagiaire. Une réflexion sur un groupement d’employeurs doit être amorcée cet hiver pour coller avec le besoin de main-d’oeuvre sur
les fermes.
«Les machines sont de plus en plus compliquées à prendre en main, explique Sébastien Ecker, avec un salarié qui la connaît et qui s’occupe de l’entretien, pas besoin de prise en main.» L’objectif est de faire les chantiers vite et bien, pour que tout le monde soit content. Les plannings sont gérés au cordeau par Julien Jayer, salarié et responsable d’équipe. «Avec ce système, pour les semis monograine, quand ça va bien, on peut abattre 300 ha en 5 jours», constate celui qui travaille pour la cuma depuis 15 ans.
Des tarifs compétitifs pour un service complet en cuma
Côté coût, la cuma se bat pour proposer des tarifs très compétitifs. Quatre factures par an sont édités auprès des adhérents. Pour le semis monograine, il faut compter environ 35€/ha tout compris et, pour le pressage, environ 4,50€ par botte carré (120 x 90) tout compris. «On est au coût réel et c’est un point particulièrement important», souligne Sébastien Ecker.
La cuma de Vigy est la plus grosse cuma de Moselle dans un secteur où l’agriculture se porte encore bien. «Avec le service rendu, on fonctionne de plus en plus comme une entreprise de travaux agricoles, reconnaît le président, mais les décisions sont prises collégialement et les nouveaux projets sont toujours issus de la base.»
Une cuma doit être à l’écoute de ses adhérents et c’est son rôle de faire naître de nouvelles possibilités pour les exploitations adhérentes», poursuit-il.
Portée par la conjoncture
«Ces 3-4 dernières années, une vingtaine d’exploitations sont devenues adhérentes de la cuma, les gens investissent moins du fait de la conjoncture et la cuma permet de lancer quand même des projets», explique le jeune président. La cuma n’investit pas que dans du neuf, les occasions (environ 4 ans) ne sont pas rares.
«On n’a pas peur d’acheter de la seconde main car on a l’atelier pour l’entretien et cela nous permet de gagner un tiers du prix par rapport à l’achat en neuf.»
Une confiance réciproque
Julien Jayer et ses 15 ans d’ancienneté est un peu la vigie de la cuma. Il connaît le parcellaire de chaque adhérent et les temps de route pour s’y rendre, les caractères des uns et des autres. Il s’occupe des plannings et a «tout dans la tête». Il est aussi un mécanicien hors-pair dont les qualités sont reconnues de tous.
«C’est une histoire de confiance. Pour nous, les salariés ont leur mot à dire en conseil d’administration», affirme Sebastien Ecker. Et quand vient l’hiver, nombreux sont les adhérents à passer dire bonjour pour échanger. C’est ça aussi la cuma.
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