1- Semoirs de semis simplifié et semis direct
L’étude économique conduite sur les semoirs rapides pour le semis direct ou le semis simplifié met en exergue de gros écarts liés à la diversité des situations rencontrées.
Les machines utilisées peuvent être très différentes, mécaniques ou pneumatiques, portées ou semi-portées, de 3 à 6m, repliables ou non, à dents ou à disques, avec ou sans module de préparation, avec trémies additionnelles et distributions multiples. Les écarts à l’investissement sont donc importants. Dans les cuma, l’investissement s’élève en moyenne à 37 200 € pour un 3m (+/- 9200 € selon le type de machine et l’équipement), 62600 € pour un 4m et 72600 € pour un 6m.
L’utilisation de la machine pèse fortement dans la variabilité observée. Elle traduit les choix techniques et le niveau d’organisation du ou des propriétaires.
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En individuel, les machines réalisent peu de surface (75 ha/m de largeur en moyenne, jusqu’à 22 ha/m dans certaines situations). Dans ces conditions, la rentabilité est dégradée, générant des coûts de chantier élevés.
En collectif, globalement, les semoirs sont d’autant mieux rentabilisés que le niveau d’investissement et la largeur de travail sont importants (en moyenne 37,6 €/ha pour les 3m, 19,1 €/ha pour les 4m et 15,8 €/ha pour les 6m.
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Rentabilité médiocre avec des semoirs de 3m
Les semoirs rapides de 3m sont le plus souvent utilisés par des groupes importants et éclatés de polyculteurs éleveurs ayant peu de surfaces en cultures, des utilisations variées (sur-semis de prairies), une grande diversité de sols et de parcellaires et expérimentant par opportunité les techniques sans labour. Ils sont caractérisés par un usage modéré. La surface d’utilisation moyenne s’élève à 199 ha/an (66 ha/m de largeur) pour un investissement de 37 220 €. Leur rentabilité est médiocre (37,6 €/ha). En zones de grandes cultures, ces mêmes semoirs réalisent en moyenne 257 ha par an (86 ha/m de largeur) pour un investissement de 43 250 € et sont davantage rentabilisés (26,2 €/ha).
Usage intensif des semoirs 4 et 6m
Les semoirs de 4 et 6m concernent avant tout des groupes réduits de céréaliers spécialisés sur parcellaires favorables et avec une organisation de chantier rigoureuse. Ils sont caractérisés par un usage intensif. Les surfaces d’utilisation sont respectivement de 550 ha et 720 ha par an (138 ha et 120 ha/m de largeur) pour des investissements respectifs de 62 600 € et 72 600 €. Ils présentent les meilleures rentabilités (19,1 € et 15,8 €/ha).
La chasse aux temps morts
En conclusion, une bonne organisation de chantier (réduction des temps morts) et une gestion pertinente des déplacements permettent de mieux rentabiliser les outils, de réduire les heures de traction par ha et les coûts d’implantation.
En cuma, les enquêtes montrent que l’utilisation de matériels performants et la mise en place d’une organisation rigoureuse permettent un gain de temps et une économie de 50% sur le coût d’implantation (27,4 à 32,6 €/ha contre 50 à 69,5 €/ha en individuel). Cette approche collective du semis exige certaines conditions pour réussir : des exploitations proches géographiquement, des façons de travailler analogues, une volonté d’organiser le travail à l’avance, une confiance mutuelle et une communication permanente entre adhérents.
2- Combinés herse rotative – semoir
Mêmes constats que pour les combinés semoirs rapides. Les outils sont davantage rentabilisés dès lors qu’ils sont utilisés en collectif (avec mise en place d’une organisation rigoureuse) et que le niveau d’investissement et leur largeur sont importants.
Les écarts observés sur le coût d’implantation sont toutefois moindres, expliqués par le débit de chantier plus réduit des outils.
Choisir une largeur adaptée
Avec un combiné de 3m, il n’y a pas d’économie significative entre cuma et individuel, car les surfaces permettant de rentabiliser les combinés sont similaires (de l’ordre de 150 ha par combiné et par an). Par contre, la cuma permet à des exploitations ayant une petite sole de culture d’atteindre les mêmes coûts qu’une exploitation spécialisée en chantiers d’automne.
Même si le débit de chantier est faible (de 1 à 1,3 ha/h), le combiné 3m reste proportionné à des tracteurs de 100ch, présents dans toutes les fermes d’élevage.
Avec un combiné de 4m en cuma, le gain est de 4 €/ha. Un coût de chantier de 50 €/ha est atteint à partir de 250 à 300 ha par an, que ce soit en individuel ou collectif.
3- Semoirs pneumatiques solo
Dans les sols très argileux, où il est préférable de travailler à l’avance les terres, il peut être intéressant d’utiliser des semoirs pneumatiques de 6m en solo.
Cette organisation permet d’obtenir des débits de chantier importants (3,1 ha/h) tout en ne nécessitant qu’une puissance de traction réduite (115 ch pour 6m). Néanmoins, cette organisation nécessite un opérateur supplémentaire pour assurer la préparation finale du lit de semences (15,10 €/ha pour un vibroculteur* 6m, et 24,40 €/ha pour un déchaumeur à disques de 6m*).
Les semoirs solo de 6m et plus sont donc une solution intéressante dans les contextes où la main d’œuvre n’est pas limitante.
*Outil, traction et carburant compris, main d’œuvre non incluse.
Deux leviers d’optimisation - Optimiser les semences : d’une part, sur le choix des variétés ou de mélanges par groupes de parcelles proches géographiquement et commun à tout le groupe. D’autre part, sur la logistique liée à ces semences qui occupe, de façon discontinue, bien couvent une personne supplémentaire. L’objectif est de limiter le nombre et la durée des temps morts du semoir. Pour cela, les trémies de semoirs de forte capacité et un conditionnement des semences en vrac apportent un vrai plus. - Diversifier les assolements : en plus des avantages techniques et environnementaux, un assolement présentant des cultures aux dates de semis différentes permet d’augmenter les surfaces pouvant être semées avec le même outil. Les cultures de printemps, les dérobées, les couverts d’interculture sont autant de surfaces permettant de mieux valoriser un semoir de TCS. Les assolements diversifiés des groupes enquêtés sont aussi souvent liés à la moisson en commun, qui nécessite de pouvoir étaler les plages de récolte. |