Les 40 adhérents de la cuma de Garlin (64) ont accès à 3 tracteurs et à l’ensemble des outils pour les travaux des champs jusqu’à la récolte, en inter-cuma. Deux salariés, un à plein temps et un à tiers temps, conduisent les tracteurs, notamment pour l’épandage du lisier. L’obligation des couverts végétaux après maïs a poussé les agriculteurs à réfléchir à leur implantation. Les adhérents de la cuma ont suivi une formation avec un spécialiste de l’agriculture de conservation. Cette dynamique a abouti à l’achat d’un premier un semoir de semis direct en monograine pour les maïs de 2017. Les premières récoltes donnent des résultats très positifs. L’implantation des couverts et des céréales n’était pas résolue. Suite à la démonstration du 14 septembre, la volonté des agriculteurs s’est renforcée et un cahier des charges a été remis aux distributeurs et concessionnaires présents. Sur les 15 derniers jours, l’analyse des offres techniques et économiques, ainsi que les dernières négociations, ont abouti à l’achat du semoir Weawing GD 6000 T tracté.
Un achat réfléchi
Paul Lafitte, le président de la cuma de Garlin, indique : « Pour 350 €/ha environ, nos adhérents réalisent l’ensemble des opérations culturales dont les épandages, traction et carburant compris hors récolte ». Mais les marges se réduisent. « Les agriculteurs veulent réduire les coûts d’implantation avec les TCSL et le semis direct ». La fédération des cuma 640, et notamment Julien Noguiez, anime plusieurs groupes d’agriculteurs sur le semis direct/TCSL mais aussi sur la fertilisation par compost, le désherbage mécanique, le désherbinage… « Les essais, formations, retours d’expériences et échanges sont les maîtres-mots de ces groupes » précise Julien Noguiez.
Une formation comme déclencheur
A l’automne 2016, la cuma de Garlin a intégré cette dynamique collective. Une vingtaine d’adhérents ont participé à une formation avec Alfred Gässler. Cet agriculteur reconnu a apporté toute son expérience de praticien de longue date de l’agriculture de conservation. Ce travail de formation et d’échanges a abouti à l’achat d’un semoir monograine de semis direct au printemps en parallèle du semoir conventionnel. « L’efficacité du semoir SD et les retours positifs ont permis le semis d’une cinquantaine d’hectares de colza en monograine, non prévue au moment de l’achat », précise Paul Lafitte.
Une démonstration pour comparer
Après les semis du printemps, les agriculteurs ont continué leur réflexion sur l’implantation des couverts et des céréales. Mi-septembre, Paul Lafitte et Julien Noguiez ont organisé une démonstration avec 9 semoirs sur chaumes de maïs. Les qualités de semis de féverole/pois/vesce ont été comparées par près de 150 agriculteurs. Beau succès qui donne plein d’espoirs aux responsables.
Semis direct de couverts et de céréales : le cahier des charges de la cuma de Garlin - trainé avec des pneumatiques basse pression pour réduire au maximum le tassement - système de semis à disques pour une bonne pénétration - distribution pneumatique - 3 trémies pour une large possibilité de semis de graines - système permettant les coupures de tronçons et la modulation de doses - appareil avec homologation routière afin de respecter les règles de circulation - et un matériel disponible pour les semis de céréales et de couvert dès cet automne |
Un cahier des charges pour un choix serein et sûr
Suite à cette démonstration réussie, les agriculteurs motivés par le projet ont établi un cahier des charges de leurs attentes. Les concessionnaires et constructeurs ont pu ainsi proposer leur matériel le plus adapté aux besoins. Lors de la réunion d’analyse et comparative du mardi 26 septembre, les agriculteurs présents ont pu confirmer leurs engagements. Après une dernière phase de discussion, le choix final s’est porté sur le semoir Weawing GD 6000 T tracté. Le coût prévisionnel du chantier complet sera inférieur aux 70 €/ha objectif de départ (avec tracteur, carburant et main d’œuvre). Dès à présent 250 ha sont engagés et de nombreux nouveaux agriculteurs sont intéressés.
Et aller plus loin que le matériel
Les gains économiques ne sont pas seulement sur les matériels mais aussi sur les performances de chantier journalier et les coûts des intrants. Les adhérents poussent à travailler l’organisation pour mutualiser les mêmes mélanges et les mêmes variétés pour réduire les pertes de temps en vidange et nettoyage de trémie. Un achat groupé des intrants prolonge cet achat de semoir.