Le département agriculture biologique de l’université du Wisconsin Madison développe une nouvelle approche du semis direct dans un couvert. Jusqu’à présent, le couvert de seigle ou triticale était couché et brisé au moment du semis avec un rouleau frontal. Un rouleau «faca» comme on dit chez nous, un «roller crimper» selon le terme américain. Le couvert couché (objectif: environ 10t MS/ha) forme un matelas qui s’oppose au développement des adventices. Or, pour que le rouleau annihile le couvert, ce dernier doit être à un stade avancé de sa croissance, en floraison (pollen visible). Le soja est alors semé un peu tard.
Rouler après la levée
Comme l’explique la chercheuse Erin Silva dans une vidéo publiée par l’Université, elle a eu l’idée de semer le soja en direct dans le couvert debout, deux à trois semaine plus tôt qu’à l’habitude. Avantages selon elle: le soja gagne en potentiel de rendement, le couvert a moins de risques d’avoir subi de la verse et le semoir trace plus facilement son sillon. Le couvert est ensuite roulé au moment où l’effet du rouleau est maximal, mais avant que le soja soit trop développé. Soit deux à trois semaine plus tard. Dans la vidéo, on peut voir qu’il a juste sorti ses cotylédons et n’a pas souffert.
Alternative aux herbicides?
Cette technique de semis direct dans les couverts est explorée en France par les tenants de l’agriculture de conservation et sans doute, par quelques pionniers du bio. Pratiquée avec seulement un rouleau pour détruire le couvert, elle offre des perspectives d’alternative au glyphosate. Reste à voir si l’expérience américaine est reproductible ou pas dans nos conditions. La vidéo de l’Université du Wisconsin est en anglais mais les images parlent d’elles-mêmes.
Pour plus d’articles sur le sujet, retrouver notre dossier Semis direct.