La douceur automnale a été jusqu’alors propice au développement des céréales. Les semis réalisés dans de bonnes conditions et les précipitations ont permis aux blés et orges de bien s’implanter dans les sols. Et pour le moment, aucune gelée n’a été constatée sur les bassins de production.
Trop d’azote après le semis de céréales?
« Cette croissance se manifeste, notamment, par des appareils foliaires denses, voire exubérants, annoncent les ingénieurs d’Arvalis dans un communiqué. Il y a des niveaux de tallage jamais atteints à cette période de l’année. La disponibilité en azote provenant des précédents, mais surtout de la minéralisation estivale et automnale, dope cet excès de végétation. »
De plus, les jours courts incitent les tiges à se développer, ce qui donne l’impression que les céréales vont commencer à monter. L’institut technique rassure: « Elles n’y sont pas prêtes car les besoins en vernalisation et les durées du jour ne sont pas remplis. » Mais faut-il apporter un régulateur de croissance sur les céréales bien développées?
Agir ou ne pas agir?
L’option d’une régulation chimique est déconseillée par l’institut technique. « Elle reste très incertaine et potentiellement contre-productive en cas de chute de température ultérieure. De plus, les produits applicables en automne sont peu efficaces. »
Par ailleurs, le broyage et non pas la fauche qui laisserait un mulch épais en surface, est à effectuer avec parcimonie. « C’est une option à réserver à des parcelles très portantes, en évitant de broyer en dessous de 7-8 cm », préviennent les ingénieurs.
Le déprimage par des animaux peut présenter une option en système de polyculture-élevage. Il faudra toutefois privilégier des animaux légers (ovins, petits bovins) et un sol ressuyé.
Le semis de céréales précoce, économiquement rentable?
Cependant, les ingénieurs le rappellent: « Les cultures très précoces dès cette période de l’année sont fortement exposées à des gelées ultérieures. Il est donc judicieux d’éviter les dépenses sur ces parcelles à risque. »
Expériences antérieures
Arvalis tente de calmer les ardeurs de certains céréaliers en se souvenant d’une expérience réalisée en novembre 2011 sur des orges d’hiver très développées en Auvergne. Elle avait été implantées après un semis précoce et une saison relativement douce avait suivi.
Une régulation sur une partie de la parcelle en janvier s’était avérée inefficace. Une autre partie avait été fauchée et une autre n’avait eu aucune intervention. « En début d’hiver, le poids de la pluie sur les feuilles a commencé à faire verser des tiges, rappellent les ingénieurs de l’institut technique. Le coup de gel de fin janvier a finalement causé une nécrose générale des feuilles à la mi-février. Et, contre toute attente, la culture est repartie, mais avec un rendement final proche de 55 q/ha. »
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