La sécurité, ce ne sont pas seulement des systèmes capables d’appréhender l’environnement devant la machine mais à 360°. Sur ce point, nous en sommes encore à l’âge de pierre », souligne Michel Berducat. A l’Irstea (Institut de recherche pour les sciences et les technologies l’environnement et l’agriculture) depuis 1985, ce chercheur s’est spécialisé dans les automatismes et les robots. Il est actuellement directeur adjoint de l’unité de recherche en charge de l’innovation et des partenariats, au sein du labo TSCF qui emploie une soixantaine de personnes.
La sécurité ne s’appréhende pas de la même façon selon qu’on évolue en milieu ouvert ou en milieu fermé.
«On va faire des progrès et les équipementiers y travaillent. Tout reste à faire dans ce domaine. Avec des engins qui se baladent sans vrai contrôle, on vit dangereusement.»
La sécurité de tondeuses dans les vignes peut-elle uniquement reposer sur un GPS? Car il s’agit bien d’appréhender l’ensemble des risques, et pas seulement de détecter des obstacles. Sur le plan réglementaire, la sécurité des robots est aujourd’hui cadrée par la directive ‘machines mobiles’ revue en 2004. Elle rend le constructeur responsable de la sécurité. «Ce texte ne parle pas de robot. Mais la philosophie reste la même.»
Comment éviter par exemple qu’un robot ne sorte d’un champ et cause un accident sur une route ? «Qui est responsable? Il y a bien une analyse de risques à conduire. Et l’urgence est de s’attaquer à ce sujet. Ne serait-ce que pour rassurer les utilisateurs.» La topographie est également à prendre en compte. Car les robots utilisés, par exemple, pour l’assistance à la récolte, vont se déployer sur des terrains avec des déclivités plus ou moins fortes. Comment appréhender le risque de renversement? «Dans ce domaine, nous sommes à la préhistoire.»
Enfin, il faut par ailleurs offrir des solutions qui ne pèsent pas trop sur le coût final pour l’utilisateur.
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